Norah c’est un joli film, aride, jusqu’au déluge final, qui annonce, en écho à la mort des parents, quelque chose de dramatique, alors que dans ce coin du monde l’eau est plutôt symbole de la vie.
Sensible et pudique il ne dit pas, mais laisse au spectateur le soin de voir par lui-même.
La pulsion de vie qui anime la jeune fille contraste avec l’enfermement mortifère dans lequel elle se débat (représenté par la maison, le voile, la tante…). Chaque petit grapillement de liberté, d’espace où loger sa subjectivité, est exploité.
Elle qui, pour se sentir vivre, devait bruler littéralement un bout de son corps, s’anime en apprenant qu’un autre est arrivé au village et pourrait réaliser son portrait. Lui renvoyer une autre image. Image empreinte de modernité, en couleur, et surtout réalisée par l’instituteur du village, soit celui qui représente le savoir et qui contraste avec les autres personnages qui rejettent justement tout savoir autre que la religion ou les traditions orales.
D’ailleurs, ce dont elle rêve, que cette image soit dans un musée, symbole de la connaissance s’il en est.