Voilà un film avec une entrée en matière magnifique, soignée, mystérieuse avant qu’il ne devienne rapidement ennuyeux, inégal et presque mal foutu. Cela doit durer un quart d’heure où l’on suit un homme à travers des chemins montagneux, un désert sans fin avant qu’il ne se fasse arrêter par la police. Deviner quel était le but du jeune homme n’était pas chose aisée mais l’on comprend bientôt qu’il est ici pour traverser la frontière, le film étant mexicain, on imagine qu’il souhaite passer aux Etats-Unis. Faire un film uniquement sur un passage de frontière en temps réel j’en rêvais, et bien j’attendrais. Très vite on se rend compte que le côté expérimental n’est pas ce qui intéresse le cinéaste (je repensais au très beau Inland de Teguia, j’aimerais le revoir) car ce voyage semble bâclé. Il s’intéresse alors à ce personnage avant ses tentatives. A son travail, chez des gens qui l’ont recueilli, au bar, ses amours. Jusqu’à ce qu’il réussisse à finalement passer la frontière via ses amis qui l’emmène en voiture en le cachant dans un fauteuil qu’ils s’apprêtent à vendre aux américains. La réussite de l’entreprise c’est ce qui intéresse le cinéaste. Le dernier plan c’est cette voiture sous la barrière de péage. La réussite. C’était dans l’échec que le film trouvait son souffle, dans la souffrance endurée, il y avait un peu de ça au début puis Perezcano a choisi d’autres horizons, beaucoup moins fulgurants. Dommage.