Olivier (Romain Duris) est marié à Laura (Lucy Debay) et père de deux enfants, Elliot, 9 ans (Basile Grunberger) et Rose (Lena Girard Voss), 5 ans. Les parents travaillent et semblent bien s’entendre. Laura est employée comme vendeuse dans un magasin de vêtements et Olivier est contre-maître dans un entrepôt de vente en ligne. Il est par ailleurs très impliqué dans le syndicat de l’entreprise où il lutte pour tenter d’améliorer les conditions de travail de ses collègues. Malgré tout, il n’a pu empêcher le suicide d’un de ses collègues.
« Ce drame inaugural, comme une blessure ouverte d’emblée, donne le ton du film : un équilibre fragile, mais dignement tenu, entre les grandes douleurs et la grisaille quotidienne, entre la chaleur des liens affectifs et les froides rigueurs des vies ordinaires, tout un maillage de contraires et de contraintes, d’injustices, de colères, de tendresses et d’usure. » (Cécile Mury - Télérama)
Peu présent chez lui, il ne se rend pas compte que, malgré les apparences, un malaise s’est installé dans son couple. Tout semble aller bien cependant jusqu’à ce que Laura s’évanouisse au travail. Elle n’en parle pas à Olivier et, le lendemain, elle a disparu sans laisser ni mot ni adresse. Olivier, sous le coup de cette disparition inexpliquée fait bonne figure et dit à ses enfants que Maman est partie quelques jours. Mais, l’absence durant, il ne peut la leur cacher plus longtemps et il doit s’organiser, seul ou avec l'aide de sa famille (sa mère et sa sœur, Betty), pour mener de front sa vie familiale et sa vie professionnelle.
Accueil du film
Le film a été sélectionné et présenté en avant-première mondiale le 13 mai 2018 dans la section « Semaine de la critique » au Festival de Cannes. Il est ensuite sorti au cinéma le 3 octobre 2018 en Belgique et France et plus tard en Suisse romande et au Québec. Je l’ai vu dans le cadre du festival Télérama 2019. Bien que sélectionné au Festival de Cannes, Nos batailles n’y a rien obtenu. Il a cependant reçu quelques récompenses mineures :
- Festival du film de Hambourg 2018 : Prix de la Critique
- Festival International du Film Francophone de Namur 2018 : Mention du Jury Cinevox
- Festival du film de Turin 2018 : Prix du public.
Mon opinion
Nos batailles nous plonge dans la vie d’une famille française ordinaire, qui lutte travaille pour payer son loyer et sa nourriture, en en oubliant de se parler et de se voir. Pourtant, aussi bien Olivier que Laura semblent aimer leurs enfants : tous les soirs, Laura lit une histoire à ses enfants et Olivier joue avec eux. Mais on a un doute : comment Elliot a-t-il eu ses brûlures ? Accident ou maltraitance ? Le soir, l’histoire que raconte Laura à ses enfants est-elle appropriée ? Olivier, le nez dans son travail et absorbé par la lutte syndicale ne voit rien là où, nous spectateurs, nous ressentons un malaise. La disparition de Laura du jour au lendemain ne nous surprend qu’à moitié. On comprend, a posteriori, qu’elle n’a eu d’autre choix que de disparaître, de s’effacer, peut-être pour ne pas faire plus de mal à ses enfants. Romain Duris est juste en père dépassé par la situation : il n’est qu’incompréhension devant ce qui lui arrive et tâche de faire face au mieux. Le petit Elliot est formidable. De même que Laetitia Dosch, l’actrice qui joue le rôle de Betty, la sœur d’Olivier, lumineuse.