Ménagères au bord de la société de consommation

Nos belles-sœurs s'inspire de la pièce écrite en 1965 par le grand auteur québecois Michel Tremblay. René Richard Cyr en avait déjà tiré une version théâtrale musicale et c'est lui qui s'est chargé de l'adapter au cinéma. Situé dans les années 60, avec l'avènement de la société de consommation, le film ne lésine pas sur les couleurs chatoyantes et accumules les scènes chantées et dansées, assez inégales, mais qui s'intègrent parfaitement dans un récit qui pourrait sembler féministe, dans un premier temps, avec une quasi invisibilité masculine, mais dont la tonalité surprend quelque peu, de l'euphorie à une certaine amertume, avec un dénouement cruel qui rompt un tantinet le charme. Le film est néanmoins une illustration pertinente, piquante et touchante de la condition féminine dans les années 60, dont le modèle serait à l'évidence valable ailleurs qu'au Québec, avec notamment le portrait désabusé de ménagères aux prises avec des maris et des enfants ingrats et peu considérées autrement que dans leur pénible vie domestique, agrémentée de quelques bonheurs ponctuels (le bingo) et dans une sororité qui ne pourrait être finalement que factice. Le dynamisme du film vient principalement de son casting dans lequel l'incroyable Geneviève Schmidt brille de mille feux, dans tous les registres possibles du jeu d'actrice.

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le 24 août 2024

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