De la mort à la vie, une dialectique impressionniste

Je sors d'une séances de "Nos Femmes", adapté de la pièce éponyme.
Inutile de raconter l'histoire, elle est simple, claire et la BA nous en donne les grandes lignes.
En revanche, ce que la BA ne m'avait pas montré, c'est que le film est teint d'un très bel humour.
Sur un fond dramatique, pour ne pas dire mortel, trois hommes (cela faisait longtemps !!! Non, je rigole) se retrouve confrontés à des questionnements existentiels, sur leurs réalisations, leurs échecs, leurs dettes de vie, les petits arrangements avec la vie, les compromis.
Que faire, alors, quand survient la loi ? La loi ! Celle qui s'applique à tous, qu'ils soient pères, ou pas. Car la loi est indiscutable, et du reste, aucun des trois n'en remet en cause la légitimité. La loi doit s'appliquer, cela aussi est indiscutable. Mais comment ? A qui ? Pour quoi ? Quelle victime ? Qui est le coupable ?
En fait de loi, celle des vérités va s'appliquer la première. Parce que la première chose à faire, quand on étouffe, c'est de respirer, et respirer c'est se débarrasser des poids.
Qu'est-ce que la légitime défense ? Qu'est-ce que le regard porté sur l'autre, et donc sur soi ? Qu'est-ce que cela révèle de nous ? Simplement que ce qui est caché en dit plus que toutes les parades les plus convaincantes.
Le cinéma français nous offre, une fois encore, une triangulation masculine de qualité. Chacun occupe à son tour la place de la figure paternelle, puis la figure maternelle, puis l'enfant qui grandit s'oppose, s'affirme jusqu'à devenir indépendant et enfin adulte en lien, en contact, pouvoir aimer son père pour aimer au dehors.
Mais franchement, cela faisait longtemps (une bonne année) que je n'avais pas autant ri, et avec autant de bonheur dans cette mosaïque impressionniste d'émotions, de réflexions, de paradoxes.
Très belle séance, en espérant que vous rirez autant que moi :)