Un film de légende ou presque, qui met surtout en évidence combien la narration a changé en presque 50 ans... la première partie, de mise en place, est d'une longueur invraisemblable. Il ne se passe vraiment pas grand chose, et il faut juste prendre plaisir à faire la connaissance d'une sorte de jeune Gatsby au sourire ravageur et d'une passionaria passablement échevelée, qui n'ont a priori rien pour se plaire et vont se plaire quand même. Il faut dire que le bellâtre n'est pas aussi creux qu'il le paraît et sait faire autre chose que parader sur les terrains de sport ou au bras de la plus jolie fille du campus. Il a le potentiel pour devenir un bon écrivain. Quant à elle, elle est exactement comme ce qu'elle montre la plupart du temps, entre passionnée et casse-pieds, selon la tolérance qu'on a pour l'exaltation permanente. Au-delà de l'histoire un peu cousue de fils blancs de leur couple, reste le plaisir de voir un New York de carte postale et l'intérêt du portrait de deux époques passionnantes : celle de la deuxième guerre mondiale et celle du maccarthysme. On ne perd donc pas complètement son temps. Redford et Streisand étaient en prime à leur apogée.