D’après Gabriele Muccino, nos plus belles années sont celles de l’adolescence, des amitiés et de la liberté. Son dernier film conjugue ainsi amitié et amour, fougue et nostalgie, regrets et remords, sous le soleil de Rome, nous offrant un agréable voyage en Italie.
Dans Nos plus belles années, quatre destins alors adolescents s’entrecroisent, celui Giulio, Paolo, Riccardo et Gemma. Sur une quarantaine d’années, ces quatre amis vont se rencontrer, se séparer puis se retrouver. Chacun est entravé par son passé et victime de ses ambitions, ce qui provoque des dissensions au sein du groupe de copains.
Si par son titre, le film de Gabriele Muccino promettait une nostalgie grandiose, celle-ci n’est finalement que modeste. Ce noble sentiment ne nous étreint jamais vraiment. Le changement d’acteurs y est pour beaucoup. C’est souvent un des défis des films “fresque”, dans lequel on voit évoluer les personnages sur plusieurs années, voire décennies dans ce cas. Dans Nos plus belles années, le passage de l’adolescence à l’âge adulte est brutal : lorsque les adolescents rebelles entrent à l’université, ils sont immédiatement joués par des acteurs d’une cinquantaine d’années. On a du mal à croire Pierfrancesco Favino, avec ses traits burinés, encore étudiant… Les quatre amis garderont ces traits adultes jusqu’à la fin, sans plus changer sur trois décennies. L’incohérence choque donc, et rend difficile toute identification. Il aurait été plus réaliste d’avoir un autre quatuor d’acteurs entre l’adolescence et la maturité. En plus de ce surprenant changement de visages, la vitesse à laquelle se succèdent les événements fait qu’il est difficile de vraiment s’imprégner de l’esprit du film. Le scénario parcourt tellement d’années qu’il ne fait que survoler les grandes étapes de cette amitié. Enfin, si la nostalgie ne touche pas le spectateur, c’est aussi parce que l’histoire additionne les déjà-vu, ne propose rien de vraiment innovant et se déroule comme une évidence.
Malgré ces imperfections, Nos plus belles années n’est pas déplaisant, il est modeste, doux et ensoleillé. Il parvient tout de même à nous donner envie de partir en vacances.
Nos plus belles années n’a donc pas la prétention d’un chef d’œuvre, d’un “capolavoro”, mais son insouciance, sa modestie et sa chaleur font du bien. Il raconte simplement la vie sous le soleil de l’Italie.
Critique pour le Suricate Magazine : https://www.lesuricate.org/ou-sont-passees-nos-plus-belles-annees/