Au vu des autres notes moins généreuses, en particulier celles de mes éclaireurs, il se confirme que je suis particulièrement réceptif à ce type de chroniques de mœurs générationnelles, valorisant l'amitié (notamment masculine).
En effet, j'ai passé un excellent moment devant "Gli anni piu belli", narrant sur quarante ans les parcours de vie d'un trio d'amis d'enfance, et d'une jeune femme dont le destin les rapproche sans cesse.
Qui a dit "Nous nous sommes tant aimés"? Effectivement, le chef d'œuvre d'Ettore Scola constitue une source d'inspiration constante pour Gabriele Muccino, qui multiplie les références explicites à son illustre prédécesseur.
Il se trouve que je venais de revoir "C'eravamo tanto amati" peu de temps auparavant, ce qui m'a permis d'apprécier pleinement les nombreux clins d'œil au film de Scola (la Fontaine de Trevi, par exemple).
Néanmoins, le poids de cette référence encombrante n'étouffe pas la créativité de Gabriele Muccino. Je connais mal la filmo du réalisateur italien, mais sa réputation le désigne comme un bon faiseur, auteur de films à visée principalement commerciale. J'ai pourtant été bluffé par la bonne tenue de sa mise en scène, constamment dynamique et jalonnée de moments de bravoure, à l'image de cette scène de rupture bouleversante, aussi juste qu'immersive.
L'occasion de souligner la qualité de l'interprétation, à commencer par la prestation remarquable de Micaela Ramazotti, comédienne douée que je découvrais à cette occasion.
Si Pierfrancesco Favino apparaît peu crédible en tout jeune homme, sa performance se révèle ensuite excellente, éclipsant quelque peu ses confrères Kim Rossi Stuart et Claudio Santamaria, pourtant loin de démériter.
Outre un certain manque d'originalité, on pourra reprocher à "Gli anni piu belli" son rythme parfois frénétique, d'inspiration télévisuelle, qui embarque le spectateur dans une farandole d'évènements successifs, sans forcément laisser le temps à la réflexion ou à l'émotion de s'installer. Une approche qui ne m'a pas gêné lors de cette découverte du film, dans la mesure où j'ai cru à ces personnages attachants. A voir si cette légèreté, cette absence de "fond", se fait davantage ressentir lors des visionnages suivants.