Disons-le tout de suite, ‘Nos plus belles années’ n’est pas un chef-d’œuvre. C’est simplement un film qui fait du bien, un feel-good movie. On n’a pas forcément de coups de cœur exclusivement pour les chef-d’œuvre ou les grands films. Mais certains films, disons de bonne qualité, nous plaisent tant qu’on leur accorde un certain crédit.
Le film suit l’histoire de quatre amis, racontée sur quarante ans, en Italie, des années 1980 à aujourd’hui. La chronique de leurs espoirs, de leurs désillusions, de leurs amours, et surtout, de leur amitié. On l’aura compris, Gabriele Mucino lorgne avec ce film du côté d’Ettore Scola et de son chef-d’œuvre ‘Nous nous sommes tant aimés’, tout comme son précédent film ‘Une famille italienne’. Les deux films de Mucino se veulent être reflet et une observation mélancolique de l’Italie d’hier et d’aujourd’hui.
Après écoute de la dernière émission du Masque et la Plume, où le film ne fût guerre apprécié, on peut reprocher au film, comme l’on fait les critiques de l’émission, son côté un peu déjà-vu. Il est vrai que le film reprend beaucoup d’élément du film de Scola : le quatuor (trois hommes et une femme), les adresses aux spectateurs. Le film est pourtant d’une très bonne qualité. Il doit beaucoup à son scénario. Le réalisateur a su choisir les bons moments de la vie de chaque personnage : le premier amour, les ruptures, les éloignements, les coups bas comme les joies. Les époques se succèdent et se scandent grâce aux évènements historiques marquants en Italie et dans le monde, et habilement choisis, comme la chute du mur de Berlin, l'opération Mains propres, Berlusconi et l'effondrement des tours jumelles à New York. Le personnel et l’historique se mêlent très bien ensemble.
Le film se veut être mélancolique et agréablement nostalgique. Il montre, comment certains vont s’embourgeoiser et comment d’autres resteront fidèles à leurs idéaux de jeunesse. Comme dans la chanson de Jeanne Moreau ‘Le tourbillon de la vie’, les quatre amies se séparent, se retrouvent et les liens d’amitié qu’ils ont tissés seront éternels. Cela peut sembler naïf ou consensuel, mais au cinéma, c’est agréable à voir.
Le cinéma italien a toujours excellé dans les films-fresques, qu’ils soient politiques (Novecento, Bertolucci), sentimentaux (Senso, Visconti) où les deux à la fois (Nous nous sommes tant aimés, Scola). Ce film, sans être au même niveau des trois films cités ci-dessus, ne fait pas exception et prouve que le cinéma italien a encore une certaine vitalité.