Le Fil
Dans le dernier mouvement du film, alors que notre regard a fini par s’habituer au soleil filtré par les carreaux de l’hôpital Tenon, aux mots tendres ou plus brutaux des médecins posant un...
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le 17 nov. 2023
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La médecine peut se montrer très belle lorsque ses garants allient douceur bienveillante et calcul de la mort. Quand au contact des corps disséqués et injectés ils font le don d'une caresse ou de quelques mots païens; soit pour communier le bonheur, des rémissions aux naissances, soit pour panser au mieux les dernières blessures d'une personne que la maladie -malgré toutes les luttes et tous les espoirs- s'apprête à emporter. Un des moments qui m'a ému c'est quand cette femme qui n'en est pas à son premier essai pour avoir un enfant raconte ses épreuves sur son lit d’hôpital (on pourrait la confondre alors avec une mourante) "c'est que des petites étapes...mais c'est pour une... c'est parce qu'on s'aime, donc c'est bien.". Je me suis demandé à cet instant si les malades ne guérissaient pas mieux les médecins de l'inhumanité de la médecine que les médecins les malades de leurs maladies humaines. Alors Antonin est revenu au près des patientes hanter les couloirs fantomatiques que filme Claire. Lui et les autres n'ont pas changé. Les mêmes âmes déambulent à l'hôpital, dans l'espoir, la magie noire et les blouses blanches. Comme deux des femmes dans le film expliquent comment cela leur semble bien que tout ceci soit filmé car "quand on voit on comprend, on comprend ce qui se passe aux autres", un des médecins demande chaque fois à ses patientes d'abaisser leur masque quelques instants pour "voir leur visage". Alors je regarde à mon tour les visages, j'écoute et je sens (guérir?) en moi une douleur que je ne soupçonnais pas. Elle vient et apparait de sous ma surface comme si j’étais ausculté par le film. Je me dis que la mort est peut-être dans la caméra, comme dans le microscope, comme dans le scanner irradiant, en train de regarder la vie nue par nos yeux paumés. Du cinéma à l'hôpital, on est baignés dans la lumière du bout du tunnel. Mais c'est pour l'éphémère, parce qu'on s'aime, donc c'est bien.
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le 26 août 2024
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