Enfin l’Académie des Césars remet un césar du meilleur acteur Delon. Seulement il y avait sûrement tellement d'opportunité pour lui en décerner un avant. Ici l'acteur étonne avec une interprétation à contre-emploi de celle des grands polars où il est acclimaté. Au-delà de toute la dévirilisation de ce rôle (peut-être un critère relevé par l'Académie qui a toujours snobé l'acteur), c'est bien la capacité de Delon à se métamorphoser en garagiste alcoolique (penché sur la bière) amoureux passionné maladif, qui fait je trouve la singularité de ce film dans sa carrière.
Du reste du film je retiens la triple interprétations de Nathalie Baye (Donatienne Pouget, la femme de la gare / Marie-Thérèse Chatelard, l'institutrice fâchée avec Donatienne / Geneviève Avranches, l'épouse du garagiste) dans un jeu très soigné. Il y a le personnage de Galabru qui est une sorte de voisin se montrant incolable sur l'amour et sur l' "impératrice des s***pes" AKA Donatienne Pouget. Du reste de la distribution on reconnait plein de tête : Gérard Darmin, Jean-Pierre Daroussin, Vincent Lindon, Bernard Farçy et même Jean Reno.
Il faut ajouter que les dialogues sont magnifiques. Ils sont articuler avec une formulation merveilleuse "c'est l'histoire de ...". Les décors sont variés et parfois surprenant (le frigidaire autour duquel a été construit une pièce). Les musiques jazzy disco Laurent Rossi alimentent le ton mélancolique du long-métrage.