Nouveau tour de force de Kore-eda qui raconte une histoire tendre, tout en touché, sur les relations de filiation. Alors que son précédent film parlait plutôt avec la voix masculine du père, ici nous sommes avec les femmes de la famille en majorité. Peut-être est-ce la raison pour laquelle le réalisateur choisit d'attaquer sa problématique tout en souplesse et en considération des sentiments des un(e)s et des autres.
La technique est quasi parfaite, parfois même trop, et on se demande pourquoi il utilise une sorte de plan à la Ozu (presque au niveau du sol) assorti d'un travelling au ralenti si souvent. D'autres plans sont cependant magnifiques comme celui sur les cerisiers en fleurs alors que le vélo qui transporte Suzu et son ami dévale la pente.
Certains trouveront la musique trop sirupeuse. On pourra leur répondre que c'est le cas de plusieurs œuvres japonaises sensibles. Questions de culture peut-être, et pour profiter du film, il ne faut pas trop s'y attarder.
Chaque plan est pesé, chaque dialogue signifiant, il n'y pas de place pour de simples plans afin de lier les actions ou de plans de coupes pour remplir. Parfois le montage laisse même trainer quelques secondes encore un gros plan sur tel ou tel personnage. Tout est subtilité, intimité et beauté. Et en humour sucré. On ressort de ce film en se disant que la vie peut se dérouler doucement, avec ses joies et ses peines, mais en continuant à s'entraider, à avancer.
Ici, le temps est pris, de raconter le temps.