Tout le monde est égaux (devant la déchéance)
Notre univers impitoyable (titre d'ailleurs pitoyablement inspiré du générique français de Dallas) propose une guerre des sexes moderne, dans un esprit hollywoodien, mais plus sur le ton de la comédie romantique que de la romance de base.
C'est le double plan d'un couple qui expérimente les 2 univers possibles selon que l'homme ou la femme obtient la promotion dans la société d'avocats au sein de laquelle les deux partenaires évoluent.
Pour évacuer rapidement les (nombreuses) tares du film, disons qu'il est supporté par une bande originale absolument ignoble, dont chaque morceau vient déchirer les tympans et faire perdre patience et gagner en rage le spectateur, il est également doté d'un scénario plutôt prévisible (de bout en bout, en dépit de son originalité de départ) et surtout, d'une mise en scène lente, molle, parfois même ennuyeuse (la première partie, avant que le côté voyeur du spectateur prenne le relai).
Mais Notre univers impitoyable se révèle un film relativement brillant. Si si.
C'est d'abord un film noir. Une comédie féroce. Tous pourris. Et en fonction du personnage suivi, l'homme qui rencontre le succès, ou la femme, on expérimente le fait que personne ne soit épargné.
Le pouvoir corrompt. L'homme est victime de son attrait pour le pouvoir (sexuel) pur, et la femme, vénale, pour le luxe (et la volupté), le tout sur fond de moralisation des genres dans notre société codifiée. Tout le monde foire au bout du compte. Et tous les clichés (crédibles) que la société inflige à l'homme et à la femme sont passés au crible. La mise à l'épreuve de la femme, la séduction qu'elle exerce, les requins autour d'elle, etc. Et pour l'homme, son besoin de rabaisser, sa volonté de dominer, son besoin de reconnaissance. Aucun des 2 n'est épargné, tout le monde est amené à souffrir. Et c'est probablement la leçon la plus belle et la plus dure du film.
Ça sonne compliqué comme ça, mais la narration s'avère suffisamment fluide, et si la happy end vient un peu gâcher le trip, on passe le reste de son temps à pester et se triturer les méninges, et c'est pas plus mal.
Mais, tout au long du film, une petite mélopée trotte dans la tête du spectateur (à part cette volonté violente de faire cesser la musique du film immédiatement, décidément trop pourrie) : à leur place, que feriez-vous ?