La vision véhiculée en plus d'être caricaturale, est teintée de ringardise. Le personnage de Benoît Magimel qui assume son homosexualité est rendu risible, tant il semble loin de son tempérament dans le premier film... Marion Cotillard devient un archétype, une projection typique qu'un homme se ferait d'une femme frustrée et en colère, qui ressemble ni plus ni moins ici qu'à... Un jeune mec de 14 ans. C'est bien dommage d'exploiter ça de la sorte, même en comédie.
Les personnages de Gilles Lellouche, Pascale Arbillot et Valérie Bonneton heureusement, portent une réalité agréable, drôle et surtout probable quand on est fan du premier film.
Toutefois, l'arrivée de José Garcia et sa clique dans la vie de l'ex-femme, bien qu'alléchante aux premières minutes, devient l'outil d'une idée désuète et machiste de ce que pourrait être la drague et la liberté sexuelle chez les célibataires quinqua... C'est décevant et ça installe un contraste dingue avec le premier film, qui était plus sensible, plus réaliste dans les atmosphères et donc plus touchant, sans être à aucun moment "cucu" ou niais...
Et enfin, (spoilers) les scènes dramatiques qui servent le rythme du film sont décevantes également... La scène du bateau et de la perte des enfants, est criante de vérité et nous embarque complètement, en revanche le suicide raté de François Cluzet est exploité de manière très floue... Sans profondeur durant tout le film, le personnage stéréotype du frustré se retrouve sauvé de manière un peu hasardeuse, et la scène d'explication est, il faut le dire, gênante... Une séquence où toute la bande et Cluzet se retrouvent dans le salon après le drame, une séquence "coeur sur la table" où rien n'est spontané, sans subtilité et sans échange... Pour le coup, là on a du pathos semblable à une happy-endig hyper explicite d'un Plus Belle la Vie.
Si ça n'était pas une suite, Nous finirons ensemble ne serait pas si décevant.