La (seule) bonne idée de Nous finirons ensemble est de ne pas l'avoir intitulé paresseusement Les petits mouchoirs 2. Pour le reste, bien peu de choses justifient les retrouvailles avec cette bande de copains dont on se demande d'ailleurs quels sont les ressorts qui pourraient bien maintenir cette amitié. On comprend bien que Guillaume Canet ait voulu donner une tonalité plus mature et caustique à ce deuxième épisode mais cela ne pouvait passer que par une mise en scène digne de ce nom et pas cette suite de saynètes plus ou moins captivantes, entrelardée de cartes postales musicales du Cap Ferret. A l'exception du rôle interprété par François Cluzet, les personnages sont très peu travaillés dans un scénario qui n'a à vrai dire pas grand chose à raconter hormis un certain spleen générationnel et des préoccupations banales (l'argent, les sentiments) avec cette obsession égocentrique de ne pas passer pour un raté aux yeux des autres. Certains cas font même peine à voir comme ceux de Marion Cotillard et de Laurent Laffitte. Restent quelques bribes de convivialité, un peu forcée, et pratiquement plus de joie de vivre. Tant qu'il y aura des huitres et du vin blanc, ces privilégiés de l'existence auraient pourtant bien des raisons de ne pas trop s'en faire, étant donné que les fins de mois ne semblent pas trop difficiles. Canet a sans doute eu la tentation d'orienter Nous finirons ensemble vers la férocité de la comédie italienne mais il n'est pas Scola, c'est certain, et il n'a pas su résister à la tentation d'opter pour une chronique douce/amère inoffensive pas même rehaussée, hélas, par l'humour. Rendez-vous dans 10 ans ? Bof, uniquement si ces messieurs-dames ont de vrais choses à dire, au-delà de leurs petites préoccupation personnelles et matérielles.