Un éléphant ça trompe énormément avait remporté un tel succès public en 1976, que un an plus tard, Yves Robert et Jean-Loup Dabadie ont écrit et réalisé cette seconde mouture des relations de leurs 4 quadragénaires amis pour le meilleur et pour le pire. Les recettes sont pratiquement les mêmes, comme le précédent, le film est composé d'une mosaïque de sketches et de bons mots, avec des situations tragi-comiques, on y retrouve la même équipe technique, et les mêmes acteurs dans leurs rôles, il ne manque que Anny Duperey. On a donc l'impression de retrouver des gens familiers.
Pourtant, il y a un changement subtil de ton : les 4 copains Etienne, Daniel, Bouly et Simon apparaissent singulièrement immatures dans leur comportement, les femmes ont pris plus d'importance et se révèlent plus avisées dans leurs rapports avec ces 4 gars qui ne pensent encore qu'à s'amuser. Le divertissement prend même un coup de sérieux inattendu avec une mort brusque et un curieux projet de mariage. Je ne dirais pas que le film surpasse son prédécesseur, pour moi ils sont de la même qualité et mes notes le justifient, on note simplement une étude de caractère plus approfondie (le rôle de Danièle Delorme est d'ailleurs plus étoffé), une certaine mélancolie, un certain désarroi devant la vie qui passe, les méprises de l'amour, les surprises de l'amitié, des liens affectifs qui se brisent, bref il y a une certaine gravité, et c'est sans doute pas plus mal, car sinon Yves Robert n'aurait réalisé qu'une sorte de copie de son film précédent, l'évolution est donc bénéfique, et de cette façon, le film se rapproche de certaines comédies italiennes de la même époque, comme Mes chers amis de Mario Monicelli.
Dans ma critique sur Un éléphant ça trompe énormément, je disais que c'était le genre de comédie de qualité typique des années 70, j'ajoute que ça fait même du bien ce genre de film, on en sort régénéré, et ça n'a rien de comparable avec les comédies stupides qu'on voit en France depuis plusieurs années.