Tourné en 1942 et adapté d'un roman américain, Nous, les vivants a connu un destin tumultueux. Le diptyque constitué de Noi, vivi et de Addio, Kira! est sorti en salle durant quelque mois, dans l'Italie fasciste, avant d'être retiré de l'affiche, la censure s'étant aperçue que le pamphlet anti-communiste était compris par le public comme une attaque insidieuse contre le régime de Mussolini. Grâce à la seule copie restante, le diptyque est finalement ressorti en 1986, sans doute expurgé de certaines scènes "fascisantes", sur une durée de 3 heures. Le récit ressemble aux gros romans russes classiques avec un égal mélange de sentiments exacerbés et de réalisme social. Certaines situations semblent peu crédibles dans l'URSS post-révolutionnaire mais le personnage de Kira, partagé entre deux hommes, aux opinions opposées, reste fascinant, grâce au jeu intense et subtil de la jeune Alida Valli. Au-delà, c'est toute l'étendue de la corruption des âmes et des cœurs, en temps de dictature, qu'elle se prétende ou non prolétaire, qui tient le premier rôle.


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le 19 sept. 2024

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