Les performances de Jean Yanne et de Marlène Jobert sont de celles que l'on ne peut que qualifier de majeures, et Pialat, on ne sait trop comment, parvient à conserver notre intérêt tout au long du métrage alors que celui-ci ne fait que répéter les mêmes situations tournant en rond.
Il s'agit d'un film, à l'image du couple qu'il nous montre, qui passe son temps à s’essouffler, reprendre sous souffle et rebelote. Et du visionnage vient le malaise chez le spectateur : voir tout cela a un côté indécent, d'autant plus lorsque l'on apprend, après coup, à quel point ce film est autobiographique pour son réalisateur.
On comprend donc aisément pourquoi Jean Yanne détestait ce film tant le personnage qu'il incarne est détestable, mais c'est justement tout le sujet et la qualité de ce film : le portrait de cet homme réagissant constamment comme un odieux connard car il est malheureux et se sait responsable de son malheur, l'exemple même du cercle vicieux.
Un film aussi beau qu'il n'est déroutant donc, dont les plus belles scènes sont aussi le plus souvent les plus cruelles.