"La nostalgie, camarades", un sujet éminemment populaire mais casse-gueule, ici traité magistralement par Scola, qui sait éviter tous les travers rances de l'évocation d'un passé perdu en pratiquant une constante légèreté (bel humour perdu de la grande "comédie à l'Italienne"), mais qui surtout, nous confronte avec une cruelle lucidité à nos démissions et trahisons. La magnifique scène où Gianni (un Vittorio Gassman tranchant) réalise que non seulement il a gâché sa vie, mais que la femme qu'il a toujours aimé l'a oublié, bref, que cette vie qu'il croyait dominer a passé et l'a abandonné sur le bas-côté, signifie d'ailleurs clairement que la nostalgie, dont le film a semblé jusque là se nourrir, n'est elle-même qu'une lamentable illusion. [Critique écrite en 2004]