Nous voulons les colonels par Alligator
juil 2011:
J'ai connu Monicelli, Age et Scarpelli beaucoup plus inspirés. Non que le film soit inintéressant, loin de là, mais disons que la satire qu'ils nous proposent là n'a pas d'une aussi grande portée qu'à l'accoutumée. On les a connu plus incisifs. Il y a avec ces colonels quelque chose qui cloche pour définitivement éveiller plus qu'un rire moqueur.
Certes, le regard porté sur les personnages est virulent mais à trop en faire dans la caricature, l'illustration grasse de cette bêtise leur fait perdre leur part de vérité. On a bien du mal à croire à ces personnages tant ils sont trop cons. Les auteurs ont voulu montrer une extrême droite italienne formée de bras cassés, de pieds nickelés, afin de se foutre de leurs gueules. L'intention va à la jouissance, mais fait figure de vœu pieu en fin de compte. Dans tes rêves, l'ami, car l'extrême est plus dangereuse que ridicule. Celle-ci n'existe pas vraiment. L'estocade n'est jamais donnée car la "bête immonde", la vraie, s'en relève trop facilement.
Le trait critique de ce film manque de finesse. Ces colonels manquent de poids. Au final, le film ressemble plus à une farce -où le grotesque le dispute à la vulgarité- qu'à une critique pertinente et subtile. Dommage. "Nous voulons les colonels" fait rire, mais jamais peur.
Dans la distribution Ugo Tognazzi accentue l'aspect vulgaire et quasi dégénéré de son personnage, un peu trop à mon goût, mais son pouvoir de conviction lui permet de sauver les apparences. On découvre François Périer, puis à la toute fin Claude Dauphin dans des rôles un peu moins extravagants.
Pas le meilleur Monicelli.