Tout ce qui brille ne me motivait pas du tout à l’époque, l’affiche me laissant trop envisager le style de film de filles donnant aux hommes une furieuse envie de s’arracher les yeux durant la séance (genre Sex and the City 2). Pour préserver la bonne santé de mes globes oculaires, j’ai donc passé mon tour. Toutefois, Nous York me touchait beaucoup plus personnellement car j’ai eu la magnifique chance de visiter cette ville deux fois dans ma vie. Le tout avec la présence au casting de Manu Payet, il ne m’en fallait pas plus, que voulez-vous, je suis un homme aux goûts simples…
Le film débute par une brève présentation des personnages, on comprend alors que Nous York tournera davantage autour des garçons que les filles. On peut même noter la présence de Baptiste Lecaplain, devenu célèbre grâce à la série phénomène Bref. S’ensuit un très beau générique à base de vues aériennes sur la ville américaine. Je ne vous en dis pas plus juste que c’est le haut-fait d’Alain Carsoux, responsable des effets visuels d’un nombre impressionnant de films français. Rien que récemment : Les Seigneurs, Présumé coupable, Un bonheur n’arrive jamais seul, Derrière les murs, Omar m’a tuer…
Revenons à Nous York, l’histoire se lance et directement les premiers problèmes se font ressentir. Il y a une certaine redondance qui nuit beaucoup à l’ensemble, une redondance de blagues (« Obama » notamment, c’est marrant une fois, deux fois à la limite mais au bout de la cinquième fois…), une redondance de plans (les amis qui se pâment assis devant New-York vue du côté de la banlieue new-yorkaise), une redondance de clichés (je ne vous donne pas d’exemple, vous les trouverez tout seul sans problème). Un constat qui fait peur…
… mais, mais, MAIS il est surprenant de voir que la formule fonctionne. On s’attache aisément aux personnages, on vibre avec eux, on rigole souvent, on est même ému (sauf les sans-coeurs même pas capable de verser une larmichette alors que la souris meurt dans La Ligne Verte). D’où vient cette alchimie ? Sans doute du fait qu’il s’agit d’une vraie bande de potes à la ville du coup, ils n’ont pas besoin de simuler, ils vivent tout simplement. Quoi qu’on se dise, le cinéma a parfois du mal à fabriquer du coup quand cette alchimie existe, ça fonctionne. Un attrait qui est pour beaucoup dans la bonne humeur qui se dégage du film.
L’autre point fort concerne la réalisation même si parfois, j’ai trouvé certains goûts assez douteux, je ne peux pas nier une certaine puissance visuelle dans la majorité du film, une puissance qui fait plaisir à voir quand on connaît le niveau de la réalisation pour les films du genre en France. Mention spéciale au plan avec Géraldine Nakache face à une tombe, c’était très beau, on se serait cru chez Spielberg.
La grosse scène est à décerner à l’apparition, furtive certes, de Sienna Miller mais ô combien marquante pour une séquence qui marquera la vie de Baptiste Lecaplain mais pas celle de Manu Payet. malgré tout, la vraie star demeure l’inébranlable Marthe Villalonga… Faut dire, elle a réussi à m’arracher une larme:
SPOILER SPOILER : Comment Marthe Villalonga a fait pleurer Marvelll?
Elle a attrapé ses couilles et les a serrées très, très fort. Non, juste que la justesse de sa dernière scène « c’est bon, je peux mourir tranquille » m’a fait rêver, c’est tellement beau de mourir de cette manière. En ayant fini tout ce qu’on avait à faire dans cette vie.