Un homme est une femme, quand un miroir s'ajoute sur le profil d'un humain.

Vous voulez faire un film comme Godard ? C'est ça ? Ok, suivez moi, on devrait trouver ça facilement... Oui, je crois que tout est dans cette salle. Suivez-moi. Mettez-vous sur ce siège là, oui. Ici, c'est plus proche de l'écran, vous verrez mieux. Voilà. Bon. On va lancer le film. Je vais vous laisser le temps d'analyser le film, et vous allez voir... C'est un jeu d'enfant !


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Bruit de violon strident !

Paysage naturel, oh que la nature est belle, oh, qu'est ce que ça fait magique de venir ici pour apprécier les fleurs, et les arbustes, et les petits buissons... oh, que sommes-nous humains, à côté de ça. Oh, rien du tout. Oh, la nature emprisonne. Oh, elle nous libère de nos vies. Oh.

Piano strident !


CARTON TITRE : Homo erectus Cave Canem.


Vous savez pas lire le latin ! Oh, qu'est que ça fait du bien, le latin. Oh, on se sent intello. Oh. Le latin est une litanie de la pure démagogie. Représentez le au fond de sa caverne, mâchez le et vautrez-vous dans la sainte gorge des mandalas.


Musique classique contemporaine, où j'ajoute de tout dans les instrumentations discordants car... ça a jamais été fait avant, donc je le fais... Mais en le faisant, j'oublie à faire de la musique !


Un homme est une femme, quand un miroir s'ajoute sur le profil d'un humain.

TADATATDA !

Plan d'une colline... OH QUE LA NATURE EST BELLE. Travelling... à droite... Et hop ! On repart ! Travelling à gauche !!

WOuhou ! On swingue !


Quand on adosse la verte prairie, aux jolis koalas des montagnes, ce n'est pas un rituel d'accepter les ventres grondants, mais aussi, il faut prendre en compte la bienséance, Ah ! La jolie dénudée, prend son bain à 4 heures.... raconte le jardinier censé être un jardinier mais comme c'est un jardinier de Godard, eh ben, il parle pas comme un prolétaire à qui on paye tout juste le smic, non, il parle comme un bouquin. Ah ! Vous ne vous y attendez pas ! Ah ! Je vous en bouche un coin ! Ah ! Vous croyez franchement que je fais comme tout le monde ? Ah ! Imprudent que vous êtes !

Ma que andiamo, di risotto de pizza. Sinistra silencio, di idiota.


Voici venir l'italienne, personnage principal de cette histoire incroyable, dans quelques moments, vous allez voir que... eh ben... elle va faire quelque chose. Enfin, je crois. Mais j'en sais rien. J'attends qu'elle fasse quelque chose, tout comme vous. Je suis le narrateur de ce film et... je suis vraiment perdu... Et peut-être... Enfin, l'essentiel, c'est que Godard a choisi son actrice parmi les plus jeunes, parmi les plus attirantes, un beau cul et de jolis seins, on les voit pas trop mais lui a dû les mater tout du long. Vous pourrez les voir se trémousser un peu partout, c'est cool. Et puis, elle est vachement jeune, pas comme le réalisateur, ni comme l'acteur principal, mais bon... son public est vieux, et ne veut pas voir de la chair morte. Euh... Bref, disons un truc idiot pour compenser. Jardinier ? Dis quelque chose !


CARTON TITRE : Mozza si scatouso, pipistrello.


Frire ce qu'il y a dans le coeur, représente un péché pour ce qui est désolé d'être, je croyais connaître les plaisirs de la jouvencelle, et pourtant, j'en ai vu des articles montées sur chapiteau, vous ne pensez pas un peu que l'outrance de se voir, pourrait, si rire se le permet, liquifier les mammographies indirectes. Peut-être. Peut-être.


Plan de la nature... MUSIQUE DISCORDANTE !!


Les forfaitaires connaîtront la crise, nous ne permettrons pas de faire tomber l'usine avec.


Oh ! Vous voyez, une phrase ... euh, on va dire logique dans l'ensemble. C'est parce que Godard ne peut pas raconter son histoire avec des élucubrations, donc, dès que ça parle normal, vous êtes dans un point clé du scénario. Une pauvre scène censée justifier le scénario tout entier.


Oh ! Je suis une femme partiellement dénudée.

Oh ! Je suis un homme complètement habillé et qui regarde.


"Euh.... Critique de l'homme, il la mate sans vergogne, monstre !"

"Euh.... Critique du réalisateur qui se critique lui-même, lui-aussi, il mate sans vergogne !"

"Euh... Eh bah moi, je suis plus extrême. Je renie Godard, pouah, et considère que son cinéma... eh ben... C'est du voyeurisme masculin, et voilà ! Et toc !"

"Oh ! Il est plus fort que nous ! Il renie le passé car le présent est plus restrictif. Oh !"


Musique discordante, sons à en vriller les tympans ! ARGH !

Musique dramatique, quelque chose va se passer.... Ah bah non.

Musique dramatique.... Eh bah non.

TADATDATA ! Il sort d'une chambre !


Un homme seul, rencontre une femme prise, les amours de la vie, résistent à l'échaffourée.

Les riches sont pauvres que les pauvres mandent aux riches.


"Euh... critique des bobos !"

"Ouah, mais t'es trop forte, comment tu as su ?"

"Bah... Quand j'ai vu qu'il se baladait dans une usine, habillés convenablement, j'ai tout de suite compris !"

"Et puis, ils traitent de la merde les prolétaires à leur service."

"Ah oui, je l'avais pas vu ça."


FIN DU FILM ! TOUT S'enchaîne !!!


Livre.

Citation jardinier.

Dialogues qui commencent : Je me demande s'il le fait exprès, il n'y a pas de mariage sans... Koalas des montagnes.

Jardinier, tais toi !

... Et par le souffle de la brise, des grégoriens abattus sur le champ de bataille, résistez, mais pas en même temps, car la symphonie du pet en verbe est une...

Coupée par SONS ! TROP FORT !

Coupée par ... Ohla... Attendez, on fait plus rien, on voit la poitrine de l'actrice en gros plan. Décolleté de malade, youhou ! Canon ! Wow !

(5 minutes plus tard)

Wow ! Canon !

Moment histoire ! Il est mort dans le lac, quelqu'un l'a remplacé, et c'est le même.

Ok ! Good !

CARTON TITRE : Les femmes, et les hommes. Je n'ai que ces mots là à la bouche.

PLAN NATURE !

Musique classique.

Travelling !!! Gens qui courent pour rien.

Tout est bien qui finit bien, j'ai appris que l'abeille pouvait piquer !

FIN.



Et voilà... Sacré film... Bon ? Personne n'applaudit ? Vraiment personne ? Juste les vieux ?


Bah, vous savez monsieur le projectionniste... Les gens ont évolué, et maintenant, ce qui est film d'auteur d'aujourd'hui, est beaucoup plus mercantile.


Mercantile ?


Bah oui, d'une certaine manière, mercantile dans le style qu'on abat pas les oreilles des gens alors qu'ils sont assis.


Mais c'est artistique !


Et puis, on ne montre plus de seins, ou d'actrices dénudés, autrement, on se fait taper sur les doigts, c'est bien connu. Et puis, l'actrice est trop jeune. Préférez deux femmes lesbiennes, qui font l'amour, là, c'est good qu'elles soient plus vieilles.


Mais c'est... licence poétique !


Et puis, parlez de gens riches, pour les confronter aux gens pauvres. Même si tu les critiques, eh ben, on a quand même l'impression que tu es de leur côté. Il faut toujours s'intéresser aux gens pauvres, ou aux étudiants pas pauvres, mais qui font la fête souvent. Et si ce sont des bobos, fais les passer pour des pauvres. Ils doivent bouffer des spaghettis à tous les repas, et vivre dans une petite maison à jardin, (que c'est modeste).


Mais... Pourquoi ?


Parce que... On supporte plus ça, les gens veulent comprendre l'histoire, ils veulent que tu parles de sujets d'actualité, ils ne veulent pas de fiction. Ils veulent que tu racontes la vérité ! Ta vérité ! Ils veulent du sexe, et du drama, et des gens pauvres, qui marchent le long des sentiers, avec une lourde charge sur le dos. Les minorités du quotidien ! Ils veulent de la critique constante ! Ils veulent de la protestation ! De la manifestation !


Mais... de temps en temps.


NON ! Bon, tu m'as compris, hein ? Fini le côté expérimental, fini les seins, fini les actrices jolies, fini les riches, fini la fiction, fini les citations de bobos, fini la nature de bobo, fini les amours entre hommes et femmes, tout ça, c'est du passé. Bon, maintenant, laisse-moi, je dois aller tourner.


Mais... Résultat, ça t'a aidé ?


Oui, à ne plus faire comme vous.

Diegressif
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le 8 juil. 2022

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