Alain Delon, ignoré de la Nouvelle vague, aura eu "son" Godard. Il erre épisodiquement, d'abord hagard puis en costume d'homme d'affaires, dans un film incompréhensible. Totalement incompréhensible. Même en consultant les présentations qu'en font différents médias -certains évoquent une référence à l'Ancien et Nouveau Testament- le film de Godard reste hermétique et insondable. Rébarbatif aussi, y compris dans la forme.
Si, généralement, le cinéma de Godard -tout au moins celui des années 60- aussi complexe soit-il, aiguise la curiosité par son anticonformisme et ses audaces, son humour souvent et son extravagance, "Nouvelle vague" est un pensum devant lequel je ne trouve ni intérêt ni plaisir de cinéphile.
Un récit haché et incohérent de scènes brèves, des mots, des sons et des musiques qui se chevauchent, des personnages incertains qui s'apostrophent ou monologuent, des commentaires littéraires et critiques sortis de l'érudition de l'auteur: le film est un essai embrouillé où s'ébauchent, peut-être, une satire du capitalisme et, parallèlement, des considérations sur le couple, où passent inaperçues les probables références cinématographiques de Godard.