Ado-calypse
Sorte de plongée psychédélique dans la journée d'une bande d'ados, Nowhere c'est un peu un condensé de tout ce qu'on a dans la tête à cet âge là : un gros bordel mélant rêves et désillusions, amour...
Par
le 26 mai 2014
24 j'aime
Ah qu'il a dû en faire des conneries Gregg Araki ! Il a dû en gober, en fumer, et en baiser un sacré paquet... A moins que le personnage ici encore incarné par James Duval, plus timide et romantique que ses congénères, ne soit sa réincarnation adolescente...
Et puisque j'introduis la chose en parlant de l'acteur principal, l'autre grosse surprise de Nowhere, c'est son casting féminin pléthorique, avec pas mal de bombasses (celle aux cheveux bleus ou même sa copine, OMG !) qui ont pour la plupart d'entre elles fait une carrière suffisante pour qu'on s'en rappelle. Ceci dit, le réalisateur suggère plus les formes de ces jolies demoiselles qu'il ne les montre cette fois-ci... Pourtant, comme d'hab, on va beaucoup parler de cul, mais aussi de drogues. Le scénario tenant lui-même sur un ticket de métro : celui de la journée annoncée comme apocalyptique d'une bande de jeunes californiens qui se retrouveront le soir - presque tous - pour se démonter la gueule et le sexe chez un certain Jujifruit (oui, je ne l'ai trouvé qu'en VF). Un film chorale sexy-junkie donc.
Pourtant, j'ai eu très peur ! Après une intro "gay-friendly" très esthétique et aux "tiraillements" bisexuels, j'ai d'abord été surpris par le style de la réalisation, à mon goût moins réussi que pour son précédent film. Les couleurs s'avèrent encore plus flashies, voire saturées (ce qui par moments fait bien triper, mais pas toujours), certains plans font série B quand d'autres éblouissent, et l'on dénombre même quelques faux-raccords. Evidemment, la BO, plus variée que d'habitude, déchire tout sur son passage.
Mais les débuts de Nowhere n'ont franchement rien de glorieux. Sauf que, petit à petit, l'ambiance sex, drugs & rock'n'roll, associée à la patte Araki, finit par vraiment captiver. D'autant plus qu'à la manière d'un Donnie Darko, une sorte de mini Godzilla des familles viendra nous bordéliser un peu plus ce déjà-bordel adolescent. Mais en attendant, boulimie, viol, libertinage, sado-masochisme (scène de fessées hilarante), bisexualité, "party" de cache-cache, jouissances parentales, plan à 3 avec les jumeaux Ken qui ken, télévangélisme, violence aveugle et flirt enfantin, seront au programme.
Un bon petit délire teufeur et potache donc, mais surtout une très prenante descente aux enfers d'un consumérisme vain... Quant au final génialement wtf, bien malin qui pourrait le prédire au vu de sa tendance d'abord poétique - la sorte de voie lactée surdimensionnée à la fenêtre, c'est du pur génie ! Un final qui s'avère d'ailleurs plus profond qu'il n'y paraît, puisque l'on peut y voir une sorte de fatalisme où, soit tu suis la tendance et tu finis mal, très mal ; soit tu essayes d'être un peu plus réfléchi, ou du moins sentimental, et tu finis seul et fou, très fou. Comme si l'amour n'existait pas.
Kitsch as hell.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Gregg Araki : zic, sex and fun. et Les meilleurs films de Gregg Araki
Créée
le 2 juin 2016
Critique lue 643 fois
3 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Nowhere
Sorte de plongée psychédélique dans la journée d'une bande d'ados, Nowhere c'est un peu un condensé de tout ce qu'on a dans la tête à cet âge là : un gros bordel mélant rêves et désillusions, amour...
Par
le 26 mai 2014
24 j'aime
A Los Angeles, plane un air lancinant qui chuchote ses chansons mais voit siffler un refrain malheureusement aussi inquiétant. Sous ce soleil doré, la jeunesse est grivoise, droguée et enjouée mais...
Par
le 17 sept. 2018
23 j'aime
1
Lorsqu'on regarde un film de Gregg Araki, il faut déjà commencer par s'imaginer que la moitié des humains sont gays, ça enlève quelques surprises. Faut aussi s'attendre à quelque chose d'assez...
Par
le 19 janv. 2013
20 j'aime
2
Du même critique
Plutôt que de nous obliger à nous taper une énième rediffusion du Gendarme-et-de-je-sais-pas-qui sur M6 pour rendre hommage à Michel Galabru, Arte a eu le bon goût de rediffuser le grand drame qui le...
le 7 janv. 2016
54 j'aime
12
Bertrand Blier aurait, paraît-il, assez rapidement écrit le scénario de Buffet Froid en partant de l'un de ses rêves récurrents qu'il prête ici à son personnage principal qu'incarne Gérard...
le 14 juil. 2016
43 j'aime
14
J'avais complètement zappé la polémique quant à son interdiction aux moins de 18 ans à sa sortie, alors quand je me suis installé devant une diffusion de Martyrs sur Canal, je ne vous explique pas la...
le 13 mars 2016
41 j'aime
7