Secrets de famille
C'est un nouvel éclairage de John Lennon que nous propose pour son premier long-métrage la cinéaste Sam Taylor-Wood en se penchant sur l'enfance puis l'adolescence, dans les années 1950, du futur...
Par
le 14 août 2011
20 j'aime
9
Sam Taylor-Wood, pour son premier long métrage, choisit de raconter les jeunes années de John Lennon, entre sa Tante Mimi qui l’élève seule depuis toujours, et sa mère, Julia, qu’il découvre enfin autour de ses quinze ans. L’histoire d’un adolescent dans l’Angleterre des années 50, qui cherche sa place dans le monde avec l’impression oppressante de n’être jamais nulle part, dit combien il est important de connaitre ses racines pour s’espérer, se dessiner un avenir.
Une scène exprime de couleurs ce que l’enfant Lennon reçoit de ces deux femmes : en rouge, Julia, mère passion, pleine de vie et de rires mais irresponsable, insouciante, en noir, Tante Mimi, discipline, travail, désespoir parfois, résignation, combat. Un vaste champ de valeur nourrit alors le jeune homme. John Lennon est le Nowhere Boy, un garçon qui, hors d’une famille traditionnelle, cherche sa place, et s’en fabrique une avec les bribes de ce qu’il a, de ce qu'il récupère. La rencontre avec Paul McCartney et George Harrison lui offre alors une échappatoire imprévue, un canal libre où exprimer, mêlées, l’ensemble des valeurs qu’il accepte de faire siennes sans en être toujours pleinement conscient.
Aaron Johnson incarne un John Lennon tourmenté, capable de grande douceur tout autant que de déchainements de violence verbale, capable de pure gentillesse comme du pire cynisme. Il donne corps à l’adolescent avant le mythe dans une prestation impeccable. Les autres Beatles, incarnés par de jeunes inconnus, n’ont pas autant de corps, ni autant de vraisemblance, c’est dommage car l’angle musical est évidemment un aspect très attendu.
Nowhere Boy est une esquisse de biopic intéressante mais un peu inaboutie, trop légère et trop dispersée. C’est certes un bon premier long métrage, et un film que je regarderai de nouveau avec plaisir pour la musique et l’anecdote, mais ce n’est pas un grand film. Il est vrai cependant qu’un biopic de John Lennon ne peut raconter sa vie entière, ni aborder d’un coup les complexités de l’homme en deux heures tant l’artiste est un mythe aujourd’hui.
Ainsi cet épisode de jeunesse exprime-t-il un universel, touchant. Identifiable.
Matthieu Marsan-Bacheré
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les Meilleurs Biopics d'Artistes et The Beatles Tributes
Créée
le 16 juil. 2015
Critique lue 262 fois
D'autres avis sur Nowhere Boy
C'est un nouvel éclairage de John Lennon que nous propose pour son premier long-métrage la cinéaste Sam Taylor-Wood en se penchant sur l'enfance puis l'adolescence, dans les années 1950, du futur...
Par
le 14 août 2011
20 j'aime
9
Qu'on appelle Pascal le grand frère s'il vous plait
Par
le 15 déc. 2010
11 j'aime
Non parce que vous êtes rigolo vous, vous vous dites: » ah mouais Aaron Johnson, mais bon, il est entré dans une case le mec, avec Kiss-Ass BOOM, il peut plus rien faire, alors imaginez-le dans le...
Par
le 23 janv. 2011
10 j'aime
Du même critique
Marco reprend la photographie. Marco accepte de vivre avec Émilie. Marco a peur pour son père, atteint d’Alzheimer. En préambule à l’album, Manu Larcenet use d’une citation de Jacques Brel pour...
le 8 nov. 2015
10 j'aime
Le premier volume de la série renferme trois histoires courtes à travers lesquelles Peyo esquisse l’univers de ses petits bonhommes bleus et pose les bases de son art du scénario. Trois histoires...
le 5 mars 2015
10 j'aime
2
Adapté de L’Assommoir d’Émile Zola, ce film de René Clément s’éloigne du sujet principal de l’œuvre, l’alcool et ses ravages sur le monde ouvrier, pour se consacrer au destin de Gervaise, miséreuse...
le 26 nov. 2015
7 j'aime
1