Première œuvre cinématographique de Jean-Michel Hua (publicitaire), Nox se remarque pour deux choses : son ambiance lynchienne (ainsi que sa thématique) et la présence de Michael Lonsdale dans le rôle principal.
Un homme (Michael Lonsdale), dans une loge, appelle quelqu'un et dit qu'il ne veut plus continuer. Il décide de prendre un pistolet pour se suicider. Un acteur arrive et celui-ci l'empêche de le faire, alors que le pistolet n'est qu'un faux. Les deux hommes débattent de ce qu'est une pièce de théâtre et de celle qu'ils jouent puisqu'il y a trois rôles mais seulement deux ont du texte.
Notre héro tue l'autre, la salle applaudit, il se lève et salut. Le réalisateur demande alors de la refaire. La salle se rassoit mais le héro ne comprendre plus. Il doit retourner se reposer. On appelle le réalisateur : le héro dit qu'il ne veut plus continuer …
Voilà la quasi-totalité du film. Je ne raconte pas tout car ça serait briser le délice de ce court-métrage qui donne, de lui-même, quelques réponses.
Le film se veut clairement lynchien : plutôt que de montrer un état psychologique de l'extérieur, on est dans le vécu et le ressenti psychologique et métaphorique du héro. On repense forcément à Lost Highway mais aussi à l'Echelle de Jacob (Adrian Lyne). Très réussi, le court métrage se permet même des petits moments psychotiques, glaçant. Le film met mal à l'aise, c'est évident. Mais il est très réussi c'est une autre évidence.
Si on comprend rapidement de nombreux points, tous ne sont pas résolus, pour notre plus grand plaisir, donnant un souffle de liberté, de mystère et de réflexion.
Espérons que Jean-Michel Hua continue dans cette lancée, car, aucun doute possible : il a du talent.