Nuit et brouillard au Japon par Alligator
dec 2011:
La jaquette vante les prouesses techniques de la mise en scène, avec ces longs plans séquences qui essaient de noyer le spectateur dans les débats politiques de ces étudiants communistes. C'est effectivement réussi : je ne suis pas sorti indemne, j'ai été très vite asphyxié par le flot continu du discours politique des nombreux personnages.
Sans aller jusqu'à réellement déconstruire le discours théorique et militant des communistes, comme s'y est attelé Wakamatsu récemment avec son "United Red Army", Nagisa Oshima tente d'explorer l'engagement politique et les facultés de chacun à varier ses positions et ses attitudes vis à vis de l'idéologie selon les circonstances.
Pour qui ne connait pas bien les évènements politiques japonais, les tenants et les aboutissants des mouvements progressistes des années soixante dans ce pays -ce qui est mon cas j'en ai bien peur- il devient difficile de voir clair dans tout l'imbroglio de l'intrigue. Et les longues discussions, ces longs plans séquences, ces nombreux et incessants changements d'intervenants ne facilitent pas du tout notre tâche. A la moitié du film, je commençais à croire que j'avais assisté jusque là à la mise en place d'un cluedo politique, mais il s'avère par la suite qu'il n'en est rien, que les intentions du film sont bien plus complexes que cela.
Autant vous dire que malgré tous mes efforts pour m'ouvrir à cette histoire, je me suis foutrement ennuyé. En temps et circonstances normaux, les débats idéologiques au sein de la mouvance marxiste me broutent considérablement, mais embrouillés dans ce dispositif scénique, j'ai eu toutes les peines du monde à ne pas m'endormir tout connement. Épreuve difficile que la direction d'acteurs fort correcte d'Oshima n'estompe en aucune façon malheureusement.