La littérature adoleschiante ayant le vent en poupe depuis le succès de la saga "Twilight", Hollywood s'est donc lancé dans une massive opération de transposition sur grand écran, passant tout ce qui est susceptible d'ameuter du jeunot dans son gigantesque mixeur.
S'il avait été tourné dans les années 80, il ne fait aucun doute que "Numéro Quatre" aurait été un sympathique nanar ultra flashy et pop. Manque de bol pour les plus de vingt ans, il est shooté de nos jours par un yes-man ayant renoncé depuis bien longtemps à pondre un film correct (en fait depuis son excellent premier film "Salton Sea") et incarné par des gravures de mode incapables d'avoir la moindre expression convenable (seul le chien parvient à exprimer quelque chose).
Ni pire ni meilleur que la flopée d'adaptations qui pullulent actuellement sur nos écrans, "Numéro Quatre" devrait plaire sans problème au public visé (les ados de treize ans) et a le mérite de ne jamais mentir sur la marchandise. Dommage que cela soit aussi télévisuel, ce qui n'étonne en rien quand on s'aperçoit que les scénaristes ne sont autres que les créateurs de "Smallville", la sympathique série qui nous montrait la jeunesse de Clark Kent. On retrouve dans le film de Caruso tous les éléments de la série, à savoir un jeune héros venu d'ailleurs devant camoufler ses incroyables capacités, un side-kick humain qui connait son secret, une jolie girl next door un peu moins conne que la moyenne et des méchants très vilains qui rêvent de tout faire péter.
Rien de neuf à l'horizon pour ce teen-movie pas totalement désagréable mais vide de sens, plus proche d'un pilote de série télé étiré sur deux heures que d'un véritable film de cinéma, qui offre cependant un dernier quart d'heure plutôt rigolo grâce à de vilaines bêbêtes se tapant dessus pour le plus grand plaisir des amateurs du genre.