Il est dommage que l’acuité du regard de Tonie Marshall, qui démasque l’hypocrisie des hommes et suit le combat des femmes, cède progressivement aux caricatures opposant deux camps et deux sexes, le manichéisme devenant à terme une solution de facilité qui élude une partie de l’aspérité du microcosme investi, en l’occurrence le monde des grandes entreprises. Une poignée de séquences très réussies voient naître la jalousie et transparaître les préjugés misogynes, à l’instar de ce dîner au restaurant qui est perçu comme une leçon de séduction permettant à la femme de montrer l’étendue de ses charmes. Nous aurions aimé retrouver ensuite une telle subtilité de point de vue, et non un affrontement prévisible entre Blachey et Beaumel qui, s’il retranscrit bien l’outrance du mépris envers les femmes, fait de ses personnages des entités monolithiques, pièces d’un vaste échiquier qui s’activent sous nos yeux sans profondeur ni humanité.
Reste un sujet de société fort que portent des acteurs convaincants.