Quand un charlatan greffait des couilles de boucs pour soigner l'impuissance...

En 1917, à Milford au Kansas, un jeune médecin s’installe dans cette petite bourgade et va rapidement acquérir une importante notoriété. Et pour cause, ce dernier découvre qu’il peut soigner l’impuissance masculine en leur greffant des testicules de boucs. La nouvelle se propage rapidement et fera de lui, une sommité dans la région (et dans les états voisins). Résultat, ça se bouscule au portillon, les hommes de tout âge ne parvenant pas à avoir d'érection ou à rendre enceinte leur épouse, accourent dans le cabinet du docteur pour se faire greffer les fameuses “couilles miraculeuses” qui leur permettra d’avoir au choix, la turgescence désirée ou rendre madame en cloque.

Aussi improbable que celui puisse paraître, Nuts! (2016) est bel et bien une (triste) histoire vraie. Le Dr. John Romulus Brinkley a greffé des burnes de boucs à plus de 10 000 patients avant que… l’on ne découvre, suite à son procès, que tout ça n’était qu’une vaste fumisterie. Il n’avait de “docteur” que le nom, puisqu’il avait en réalité acheté son diplôme à défaut d’avoir fait des études de médecine et bien évidemment, sa greffe miraculeuse de gonades n’a jamais été prouvée scientifiquement. En fin de compte, John Romulus Brinkley n’était rien d’autre qu’un mythomane, doublé d’un charlatan, dénué d'empathie et obnubilé par l'appât du gain (il ira jusqu’à ouvrir une station de radio, spécialisée dans les diagnostics et prescriptions où chaque soir, il évoquera à l’antenne aussi bien les troubles prostatiques, les douleurs testiculaires, l’impuissance et j’en passe). Non seulement il avait fini par devenir célèbre en charcutant les scrotums de ses patients (ou victimes, devrais-je dire) mais en plus de cela, il est devenu immensément riche.

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les pauvres hommes en mal de testicules vaillantes se seront tous fait berner (certains en sont même morts, suite à la greffe). Si le sujet peut prêter à sourire, dans la réalité, c’est à la fois rocambolesque et assez triste. Côté réalisation, Penny Lane (Hail Satan? - 2019) s’inspire du roman biographique "The Life of a man" de Clement Wood et en restitue un film mêlant prises de vues réelles et animation, avec quelques images & photos d’archives, ainsi qu’une quantité importante d'informations débitée à la minute.

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