Dernier film du thaïlandais Pen-ek Ratanaruang, projeté en séance Un certain regard à Cannes en 2009 et non non sorti chez nous, la Nymphe, comme dans le très beau précédent film du cinéaste, met en avant un couple.
Mais contrairement à Ploy qui confinait ses personnages dans un appartement ici il choisit comme cadre la forêt vierge. Une forêt amplement filmée, pas de la même manière qu'Apichatpong, mais de façon très sensuelle, le sensuel est l'adjectif qui caractérise le mieux ce cinéaste.
Le film débute avec un long plan séquence flottant entre les arbres. Au détour d'un plan on aperçoit deux hommes en train de violer une fille, quelques minutes après on retrouve le corps de deux hommes flottant sur la rivière. Il faut peut être voir ce film comme totalement métaphorique, ici l'idée que l'on payera forcement un viol infligé à Dame nature, celle-ci reprenant ses droits. Toujours est-il le mystère de cette première séquence, l'étrangeté et le sentiment d'inconnu qu'il règne dans ce milieu luxuriant, renvoi au mystère du couple présenté un peu plus loin. L'homme est photographe, la femme, sublime actrice, semble le tromper. L'homme part avec elle en forêt pour photographier la végétation. Il s'enfonce de plus en plus loin dans la forêt, dans le récit, et ne réapparaîtra que plus tard. La femme le cherche. Lors d'une scène, il enlace sensuellement, érotiquement, un arbre majestueux, preuve d'une probable communion avec la nature. Il cherche peut être le peu d'amour que sa femme ne lui donne plus. Nymph n'est pas totalement abouti, il est un peu bancal, il est un peu facile dans son symbolisme. Mais il y a dans l'exposition du couple, dans le rapport de l'homme à la nature, dans cette confrontation à l'inconnu : la forêt, l'amour, des choses que je trouve vraiment intéressantes. Et j'aime la façon d'aborder ces sujets par Ratanaruang, avec toute sa sensualité et sa délicatesse.
J'ai trouvé ça bien.