Ma critique s’ouvrira sur la première phrase avant le lancement du film. Ce film ne vous est pas présenté dans sa version définitive, mais dans une version raccourcie à cause de la censure. La critique qui suit n’est donc pas une critique de l’œuvre de Lars Von Trier dans son intégralité, mais ce que l’on a bien voulut me laisser voir, une version acceptée par Lars Von Trier mais non reconnue comme son film total, une version coupée par la censure. C’est une honte et une atteinte pour la liberté artistique.

Nymphomaniac est une œuvre structurée mais faite de déstructuration. Allant de la musique classique au Hard rock, du plan lisse et linéaire au plan épaule en mouvement, du montage clair et précis à la division de l’écran en trois parties, de l ‘histoire sexuelle de Joe au principe de la pèche. Le film suit la première partie de la vie érotique de Joe, une femme se disant nymphomane.

Seligman découvre Joe allongée en sang dans une rue. Il l’a ramène chez lui et là peut débuter le récit de la vie de Joe. Ces deux personnages sont totalement différents. Joe voit la vie de façon froide et impulsive, une vie dure du entre autre à la mort de son père. Seligman est un homme seul qui voit l’amour comme une partie de pêche et la vie comme quelque chose de beau et de structuré, comme la musique classique. Joe lance son récit. Un récit divisé entre sexe et amour. Elle nous raconte sa première fois douloureuse avec Jérôme et les multiples aventures qui ont pu suivre. Lars Von Trier nous plonge dans un univers purement sexuel, dénué de tout sentiments. L’apprentissage du sexe par le biais de Joe. Elle veut du sexe, uniquement du sexe. Pendant qu’elle élargit ses aventures sexuelles, elle se remémore les histoires de son père lors des balades en foret. Aux corps qui s’enlacent on associe les arbres qui se mélangent, se croisent. L’absence de sentiments de Joe cohabite avec la vie forestière que lui invente son père. Quelque soit les chemins prit, ils se recroisent, se séparent à jamais ou se font petit à petit, c’est ce qui arrive à la vie sexuelle de Joe, c’est ce qui arrive aux arbres, à leurs branches, à leurs feuilles. C’est ainsi que Joe va être amenée à croiser de nouveau Jérôme, à ressentir quelque chose, à ne plus haïr l’amour. Mais ce sentiment reste confus, perdu. Avec ses diverses conquêtes, Joe représente à elle seule plusieurs formes de sexualités, plusieurs formes d’envies et d’attentes.

Entre diverses situations gênantes, étranges et crues, Lars Von Trier revient sur ses deux acteurs principaux, Joe et Seligman. Seligman aime à faire des parallèles pertinents entre la vie sexuelle de Joe et son expérience de pécheur à la ligne ou encore sa passion pour J.S Bach. Chaque explication est mit en image. On peut alors assister à une scène de sexe entre Joe et Jérôme rapproché à l’image d’un guépard et toute sorte d’autres choses comme un orgue. Ce parti prit fonctionne très bien et apporte de nouveaux symboles à l’acte montré. Il n’y a pas de facilité dans cette action mais plus une sorte de nouvelle forme d’effet Koulechov. L’acte est perçu différemment en fonction des images projetées autour.

La suite de la critique ici :
Charlouille
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le 10 févr. 2014

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Charlouille .

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