Finalement que sait-on de ce Seligman auquel, et Joe, et nous accordons une confiance aveugle. Dès le début de cette deuxième partie, Lars nous ouvre les yeux, on ne le connait pas. Toutefois, son intelligence et son calme fait qu’on peut tout lui avouer. L’habit ne fait pas le moine ? Pourtant Joe est une nympho-maniaque et le revendique sans faux airs. Elle a d’ailleurs prit de l’âge dans ce deuxième opus et est en quête d’expériences nouvelles. En effet, le sexe de son mari ne lui suffit plus. Mais à vrai dire, plus grand-chose ne la satisfait. C’est à ce moment que Lars von Trier nous provoque avec des images de violence à la limite du supportable. Chaque coup que reçoit Charlotte Gainsbourg semble si réel que le spectateur ne pourra rester insensible. Le réalisateur joue avec nos nerfs avec les deux blacks qui se bataillent pour revendiquer tel trou de Joe comme s’il s’agissait d’un bétail. Il joue avec nos nerfs en provoquant l’érection d’un pédophile qui pensait ne pas l’être jusqu’à présent. Il joue avec nos nerfs avec le personnage de K, classe et pleins de mystères, qui pourtant effectue des tâches scandaleusement ignobles en pratiquant la violence sur des femmes. Le CSA a d’ailleurs remonté les bretelles du réalisateur en interdisant aux moins de 16 son premier volume au lieu de 12 un mois plus tôt, et aux moins de 18 au lieu de 16 cet opus. Nymphomaniac n’est pas le porno sans raisonnement qui a tant fait parler de lui. Lars von Trier réalise avec ses acteurs fétiches, un film d’une beauté incomparable qui traite d’un sujet de mal-être et de désespoir.