Nymphomaniac - Volume 2 par Sophia
La seconde partie donc (lire la première partie de la critique) est véritablement le coeur du film. On arrive enfin au propos, à l'opposition entre le désir et la rébellion qu'affiche Joe, son désir non pas sexuel mais de se trouver, et de s'accepter, telle qu'elle est, rebelle, intacte, sauvage, indomptable, différente des autres, incapable d'être une épouse, incapable d'être une mère, ne pouvant qu'écouter son désir insatiable et sexuel, donnant lieu ainsi à cette scène magnifique quand elle grimpe sur la montagne et trouve enfin son arbre, et la morale issue de son éducation religieuse la poussant à s'auto-condamner, à renier ce qu'elle est, à chercher la délivrance dans l'abstinence qu'on sait impossible. Le dialogue entre l'auditeur qui se dit asexué, incapable de ressentir du désir, mais cultivé par les livres qu'il entasse, et l'art qu'il collectionne, et Joe devient véritablement intéressant et infiniment plus vivant. On rentre dans le vif du sujet. Là où il salue son indépendance, elle la condamne, pour autant, le réalisateur nous offre une fin tachée, par trop de suspension de crédibilité donnant dans l'absurde, la scène de la ruelle n'est pas crédible pour un sou, trop poussive, et sans réelle justification, tout comme la clôture du film, inévitable quand on connait le cinéaste, je saluerais néanmoins le départ de Joe, et le noir, comme si elle refusait elle-même cette fin et cette conclusion, indomptable jusqu'au bout, fuyant pour des couchers de soleil plus fort, plus beaux.