Une tendre amitié entre deux gars des bidonvilles de Rio contraste avec leur course folle, sanguinaire et gratuite vers une mort annoncée par un ange halluciné par l'un des deux. Une séquence centrale contraste elle-même avec le tout, un mariage entouré d'enfants (ces mêmes anges annonciateurs?), quasi documentaire et baignée d'une lumière magnifique quand le reste du film semble pris dans une brume permanente, entre grisaille ou soleil brouillé.
Des visions perturbent le montage chronologique du film mais le posent dans un cauchemar parfaitement clair, comme cette séquence dans la maison bourgeoise où le journal lu de la propriétaire se cogne aux réalités de deux vagabonds.
Violent, puissant, tourné comme on a un geste réflexe de survie ou un geste pour rebattre des cadavres exquis qui éclaireraient un destin individuel, et peut-être celui d'une nation.
[1ère vision 14 février 2015 (salle)]
[2ème vision 25 juillet 2020 (écran, très mauvaise copie)]