Oui j'ai aimé ce film, mais je ne l'ai pas adoré. Si vous vous attendiez à voir une histoire longiligne passez votre chemin, c'est l'historie de Celavi l'immortel témoin de son oeuvre.
On y voit le début de la "malédiction" des gérants d'un cirque traverser les générations, en commençant par la création honorable du cirque, pour raviver les rêves déchus d'une femme en débauche à
une mère proxenète avec ses propres filles.
La métaphore du cirque et les allusions au théâtre sont très bien trouvées, pour reprendre la citation célèbre de William Shakespeare "Le monde entier est un théâtre, Et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles.". Reprendre cette citation et la matérialiser à l'écran par le cirque est bien trouvé, ingénieux mais risqué. J'ai mis du temps avant de comprendre que Celavi était immortel (on appréciera le jeu de mot évident avec la vieillesse) mais ce n'est que pour mieux l'intégrer au concept de cette histoire pleine de desespoir.
Le déroulement des époques est bien arrangé, fluide et agréable à suivre sans tomber dans les clichés. On se croirait dans une valse, une danse tourbillonnante entre bonnes et -malheureusement- nombreuses mauvaises nouvelles.
Je ne connaissais rien du cinéma brésilien, et ça a été un plaisir de découvrir Jésuita Barbosa dans le rôle principal, dans un personnage arbitre et spectateur lui même du spectacle qui se déroule devant ses yeux. Je ne vais cacher que son sourire radieux apporte un souffle de bonne humeur au milieu de ce chaos.
Cependant bien que l'idée soit originale, le film ne porte pas, ne transporte pas, comme s'il n'était pas à son plein potentiel. Oui, on voit un catalogue de personnages et acteurs se passer les répliques comme un relais, mais dès le début on comprend bien que le destin familial déchante assez vite, l'histoire ne se renouvelle pas. Le fil du funambule n'est peut être pas assez tendu, on se doute bien qu'il finira par tomber un jour.