Durant une représentation, un trapéziste se blesse et est remplacé par un homme qui connait le passé trouble du premier, à savoir qu'il a tué accidentellement un homme. Par peur, ou par jalousie de peur que sa femme également trapéziste file vers lui, il va le provoquer en duel et le tuer également. Sauf que quand la police va trouver un suspect, ça n'est pas lui, mais un autre, un dresseur de chiens totalement innocent. La femme du trapéziste est nouée entre le désir de dire la vérité ou de se taire.


Cinéaste conspué par les jeunes critiques de la Nouvelle Vague, Jean Delannoy a pourtant réalisé quelques films pas dénués d'intérêt, comme L'éternel retour, les adaptations de Maigret avec Jean Gabin ou alors La symphonie pastorale, déjà avec Michèle Morgan. Et je pourrais ajouter celui-ci, qui a certes quelques défauts, mais est agréable à voir. Bien que le duo incarné par Raf Vallone et Morgan ne soit pas toujours crédible, on sent que les deux ont travaillé leurs scènes quand ils font leurs spectacles de trapèze, car les gros montrent clairement qu'ils ne sont pas doublés. De plus, le film est en couleurs, ce qui est rare à cette époque, et il faut dire que ça ajoute aussi, un côté ironique dans le sens où le spectacle s'illumine de mille feux alors que le couple est plongé dans une affaire de plus en plus noire. Tout cela à cause de l'obsession du mari, Raf Vallone, à ne pas se porter comme coupable, et à laisser le chapeau à un autre, ce qui est insupportable pour Michèle Morgan. On retrouve aussi dans le casting Robert Dalban en commissaire, Louis Seignier en avocat et Marthe Mercadier en tant que femme du principal suspect.


Il y a parfois quelques coquetteries de mise en scène qui sont étranges, comme le fait que tout est filmé en studio, ce qui se voit dans la scène du port où le drame va se jouer, mais ça donne là aussi un côté artificiel, tout comme ce qui va se dérouler par la suite. L'interprétation n'est pas toujours au top, notamment Michèle Morgan qui en fait des caisses dans la gravité, mais Obsession n'est pas un film à négliger ; il parle de supprimer la vie d'un homme à la place d'un autre. Le prix à payer pour éviter la guillotine...

Boubakar
6
Écrit par

Créée

le 9 nov. 2020

Critique lue 461 fois

5 j'aime

Boubakar

Écrit par

Critique lue 461 fois

5

D'autres avis sur Obsession

Obsession
Boubakar
6

Sur le fil.

Durant une représentation, un trapéziste se blesse et est remplacé par un homme qui connait le passé trouble du premier, à savoir qu'il a tué accidentellement un homme. Par peur, ou par jalousie de...

le 9 nov. 2020

5 j'aime

Obsession
Chicago
6

Un bon Delannoy peu connu !

Obsession confronte l’amour à la morale. L’héroïne se démène entre son éthique rigide et l’emprise des sentiments, jusqu’aux limites de son libre arbitre. La collaboration ou la dénonciation, le...

le 9 févr. 2025

Du même critique

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

44 j'aime

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9