Après cette fin, j'avais mal occult...
4 ans après l'excellent Noroi, Kôji Shiraishi sort Occult, une nouvelle tentative de film d'horreur tourné comme un faux reportage ultra réaliste. Mine de rien, Shiraishi commence à devenir le maître de ce domaine à la mode en ce moment.
De la même manière que Noroi, le reportage est vraiment crédible et la limite entre fiction et réalité devient floue. L'expérience est très immersive et le spectateur s'impliquera rapidement dans les personnages.
Noroi était plus axé sur la vie des habitants d'un petit village perdu entre 2 montagnes, avec leur traditions, rituels et autres cérémonies illustrant la superstition du peuple japonais. On pouvait également voir une confrontation intéressante entre villageois et grosse société (le barrage en l'occurrence). Occult change de milieu, et on est en plein milieu de Tokyo. On suit principalement la vie d'un trentenaire loser un peu dépressif qui n'a pas de maison, pas de boulot et dort la nuit dans des cybercafés. L'ambiance n'est donc pas forcément très joyeuse dans ce Tokyo en pleine crise baignant dans des couleurs grisâtres, mais au final c'est un portrait réaliste de la population en galère qu'on ne nous montre pas forcément très souvent dans les mangas dont les adolescents fanas du Japon se touchent dessus. Et c'est un bon point.
Un autre point fort d'Occult, c'est son originalité. Noroi, malgré ses qualités, proposait des thèmes au final assez classiques (rituel, malédiction, petite fille aux cheveux longs tout ça...), Occult change radicalement les codes du cinéma d'horreur asiatique en introduisant des OVNI. Ca peut paraître étrange au départ, mais ça marche finalement plutôt bien, certaines scènes sont bien angoissantes, et on sent que la tension s'installe au fur et à mesure de l'histoire.
Malheureusement, le film est assez lent et long, il dure presque 2 heures mais il aurait très bien pu durer 30 minutes en moins tellement certaines scènes sont dispensables. Comme les scènes vers la fin où les 2 personnages principaux vont déjeuner dans un restaurant indien et vont ensuite voir Indiana Jones, je cherche toujours une quelconque utilité... Contrairement à Noroi où le rythme était maîtrisé, ici on doit un peu plus s'accrocher pour suivre.
La musique est beaucoup plus présente et osée que dans Noroi, on a droit à quelques morceaux industriels/noise angoissantes qui collent plutôt bien avec l'ensemble mais parfois utilisée de manière maladroite, comme la scène où le héros décide de grimper la montagne, avec la musique plutôt insupportable.
Mais tout ça n'est rien comparé au plus gros défaut du film : la fin. Pour éviter le spoil, je ne vais dire ce qu'il se passe, mais franchement, on se demande pourquoi Shiraishi a fait ça. Ca arrive souvent que la fin soit un peu foirée dans un film d'horreur, le réalisateur ne réussissant pas à servir une scène suffisamment marquante par rapport à la tension qui s'installe au cours du visionnage. Mais j'ai quand même rarement vu un ratage complet comme celui d'Occult. Pourtant les derniers moments de film étaient plutôt intenses avant l'arrivée du faux générique, et je m'attendais à une finale vraiment dégueulasse qui nous met tous mal à l'aise tellement c'est glauque. Bah au final, c'est dégueulasse oui, mais pas dans le bon sens.
Malgré tout ça, Occult est un œuvre qui peut se prétendre d'être plutôt original, que ça soit au niveau du fond comme la forme, et se démarque plutôt bien des autres films d'horreur. Ca fait déjà une bonne raison pour le regarder par curiosité, mais vous êtes prévenue : la fin est naze.
PS : ah, et un petit conseil : NE REGARDEZ PAS LA BANDE ANNONCE !! J'ai rarement vu une bande annonce qui contient autant les scènes importantes du film.