Le cinéaste Steve McQueen invoque les fantômes de la Shoah à travers un film-fleuve dans la ville d'Amsterdam, alors sous le joug nazi. Il s’est basé sur l'ouvrage "Atlas of an Occupied City" de Bianca Stigter (qui n’est autre que sa compagne).
Occupied City (2024) va coup sûr en décontenancer plus d’un tant sa forme (originale) est loin d’être accessible au plus grand nombre. En effet, pendant près de 4h30, le réalisateur à filmer la ville d’Amsterdam (alors en période post-Covid), tout en y ajoutant une voix-off monocorde. Toute la structure même du film sera à l’identique pendant toute la durée du film, à savoir montrer la ville aujourd’hui avec le sombre passé qu’elle a connu pendant la période allant de 1940 à 1945 avec la déportation et l’assassinat de masse de la population juive des Pays-Bas.
Énumérer les adresses les unes après les autres tout en nous racontant l’historique de ce qu’il s’est passé à l’endroit même où se pose la caméra, le résultat devient très rapidement redondant et surtout lassant. Le dispositif aussi surprenant soit-il aurait pu être intéressant sur une durée beaucoup plus courte, au lieu de cela, cette déambulation “amsterdamienne” devient tout simplement ennuyeuse et terriblement soporifique.
On peut raconter l’horreur nazie à travers un film-fleuve sans que celui-ci s’en retrouve assommant, la preuve en est avec le magistral Shoah (1985) de Claude Lanzmann et ses 9h30.
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