Gros succès critique et public à sa sortie, « An Officer and a Gentleman » a pourtant été allègrement oublié depuis. La faute, sans doute, à deux films sortis par la suite, avec des thèmes similaires, et davantage marquants. En effet, cette histoire de jeune homme solitaire, talentueux et presque prétentieux, au passé familial militaire et trouble, et qui tente de devenir officier pilote, fait furieusement penser à « Top Gun ». La différence est que contrairement à l’aspect frime et flamboyant de ce dernier, « An Officer and a Gentleman » se veut davantage comme un portrait social.
Richard Gere campe ainsi de manière touchante cet individu paumé, qui voit en l’armée un salut et un but, même si paradoxalement c’est elle qui a causé le chaos dans sa famille. Une histoire d’amour avec une jeune ouvrière (charmant Debra Winger), qui tente elle-aussi de s’élever de sa condition, lui ouvrira les yeux sur ce qu’il recherche réellement.
Et évidemment, tout le volet sur l’entraînement militaire rigoureux fait penser à LA référence du genre : « Full Metal Jacket ». C’est profondément injuste car le classique de Kubrick est sorti quelques années plus tard, le film de Taylor Hackford peut donc se targuer d’une certaine originalité. Mais force est de constater qu’il n’échappe pas à la comparaison, et qu’il en sort perdant.
Louis Gossett Jr. est très convaincant en sergent instructeur implacable et aux mots fleuris, et pour cause, il a été coaché par… R. Lee Ermey ! Ce dernier était même prévu pour jouer ce rôle à l’origine, avant de se « rattraper » en incarnant le sergent Hartman dans « Full Metal Jacket ». On ne peut donc s’empêcher de voir dans la prestation de Louis Gossett Jr. un prototype moins violent et à bien meilleur fond que le taré que sera le sergent Hartman.
Le film n’en demeure pas moins plaisant, même s’il est conventionnel. On notera aussi la BO typiquement 80’s, dont la chanson « Up Where We Belong » qui fera un carton à l’époque.