Oh Boy aurait pu s’appeler journée de merde tant le personnage semble poisseux pendant les vingt quatre heures ou le spectateur le suit. Dans un sens le personnage principal représente bien la jeunesse d’aujourd’hui des individus qui ne savent pas comment avancer dans leurs vies ou prendre une décision ferme et définitive. Durant cette journée maudite le personnage principal va à son tour rencontrer des protagonistes qui n’arrive pas non plus à ce projeter dans l’avenir en restant pour la plupart prisonniers de leurs passés.

Le premier long métrage de Jan Ole Gerster n’affiche aucune prétention scénario simple, mise en scène en noir et blanc lisse et élégante (le réalisateur utilise d’ailleurs pas mal de clin d’œil à la nouvelle vague), le réalisateur parvient cependant à nous faire rire sur des situations dramatiques dans le fond. En effet si le fond et la forme n’ont rien d’incroyable ils sont tout de même maîtrisée. Mais surtout c’est souvent les films les plus simples qui sont les plus justes dans leurs traitements et c’est le cas dans ce film.

Dans une société ou l’imprévu n’est plus possible, ou les décisions doivent être prises rapidement et sans erreurs possible, beaucoup de personnes finissent par rentré en rupture dans cette société ou la réussite financière est primordiale. Cependant certains n’arrive pas à suivre cette voie à l’image de Niko Fischer (Tom Schilling époustouflant de naturel) qui a arrêté ses études de droit à cause d’un père qui lui impose la réussite que lui-même à connu. Le jeune homme en rupture avec la destiné tracé par son père décide de réfléchir pendant deux ans. Réfléchir à quoi?

Personne ne le sait si ce n’est peut être trouver une place au sein de la société. Au final dans une société ou tout doit être calculé pour éviter l’imprévu, le personnage principal n’arrive même pas à boire un café qui est visiblement sa boisson préféré (machine à café cassé, bar qui refuse de lui servir car il est trop tard ou alors il lui manque un euro).

Finalement lors du dernier plan du film alors qu’il arrive enfin à boire son café tant désiré rien ne semble avoir changé. Cependant avec toutes les rencontres faites lors de ses vingt quatre heures cauchemardesques Niko Fischer semble enfin partir de l’avant porté vers l’avenir. Finalement c’est peut être en touchant plus bas que terre que l’on trouve un sens à sa vie.

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le 10 oct. 2014

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