En sortant de Grass, je repensais beaucoup à Oki’s movie, un autre film d’Hong Sangsoo qui m’a peu marqué lorsque j’en ai fait sa découverte en salle, il y a de cela sept ans, mais auquel je repense régulièrement. C’est l’un de ceux (sur ces dix dernières années) auxquels je repense beaucoup, oui. La trame et le récit se sont grandement évaporés dans mon esprit mais j’en garde des images, des ambiances, des sensations. J’ai le souvenir d’une méditation existentielle en mouvement, en plusieurs actes, avec plusieurs personnages, ainsi que d’un film sur les acteurs, puisque chacun jouait différents rôles, en fonction du chapitre, d’une nouvelle histoire, à moins qu’ils ne s’agissent de films dans le film. J’ai le souvenir d’un film énigmatique, où l’on se déplace énormément. J’ai le souvenir qu’il y faisait très froid, dans ce parc ( ?), sur ces chemins, que chaque personnage déambulait en anorak. De mémoire c’est la première fois que je voyais vraiment l’inspiration rohmérienne – Peut-être est-ce cela qui m’avait préalablement gêné, par ailleurs ? – dans le cinéma de Hong Sangsoo, que je ressentais la cohérence de cet aspect fort des courts réunis pour un long, comme on a pu le voir dans Les rendez-vous de Paris ou Quatre aventures de Reinette et Mirabelle, par exemple. J’aimerais beaucoup, beaucoup le revoir, je me rends compte.