La belle et les bêtes
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Entre «Memories of murder», «Snowpiercer», "Mother" et «Host» auquel il s’apparenterait le plus, Bong Joon-ho se diversifie encore même si finalement la dénonciation se trouve amoindrie par le ton de comédie.
Entre drame et situations humoristiques ce sont les travers de notre société et de nos comportements qui sont pointés. Que ce soit les manipulations génétiques, la maltraitance animale, l’industrialisation à outrance, les médias, le pouvoir, ses manigances et la manipulation tant animale qu'humaine.
Une relation d’amitié entre un super cochon, issu de laboratoire, Okja et une petite fille Mija, qui fera preuve de pugnacité pour sauver son animal et qui partira à l’aventure, de Séoul aux Etats-Unis, même si on aurait préféré rester en Corée avec ses beaux décors naturels, mais la partie ville servira le propos.
Après une introduction sympathique, qui caractérise rapidement la relation des deux protagonistes, le film propose un rythme soutenu dès le départ de Mija et ses péripéties délirantes. L’intrigue tournera ensuite à la dénonciation parfois jubilatoire, parfois excessive, avec les jeux d'acteurs qui vont avec.
Tilda Swinton reste égale à elle-même et Jake Gyllenhaal cabotine dans un rôle de fou furieux égocentrique, servant la folie dévastatrice d’une société dégénérée. Paul Dano et Seo-Hyun Ahn, tirent leur épingle du jeu entre décalage pour l’un et forte volonté pour l’autre.
Une signature coréenne un tantinet absente, à l'instar d'ailleurs de "Snowpiercer" jouant plutôt sur les clichés du cinéma de genre outre-atlantique pour une sorte de melting-pot d'action et d’émotion, mais aussi de dureté qui peut surprendre au vu du ton général à la légèreté, qui chamboulera le rythme pour nous rappeler à une certaine réalité. La scène de l’abattoir arrive à donner plus de force au message, en suivant le regard inquiet de la jeune Mija, confronté brutalement à la vie réelle.
Une mise en scène dynamique pour répondre au divertissement avec des scènes d'actions jubilatoires et rythmées, et des effets spéciaux techniquement réussis pour notre super cochon à la bonne «bouille» avenante et aux effets parfois dévastateurs.
Mais si l’on souhaite mobiliser l’opinion, notre bande de joyeux terroristes, militants du front de libération des animaux, venant en aide à Mija, sans armes ni violence aurait plutôt tendance à faire passer les groupements écologistes en butte avec le système, pour de grands rêveurs sympathiques... et bien peu dangereux. Le ton se révèlera souvent parodique.
A regarder sans hésiter, comme une jolie fable pour petits et grands. Il aura au moins le mérite de proposer aux plus jeunes une belle entrée en matière à leur «futur», en jouant sur la fibre sensible de l’attachement animal et du caractère volontaire et courageux de notre petite héroïne pour ces futurs adultes qui changeront le monde…/...à suivre.
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Créée
le 2 juil. 2017
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