Un mec qui se fait enlever, séquestrer pendant 15 longues années sans motif apparent, subitement relâcher sans explication à l'endroit exact de son enlèvement puis manipuler comme un pion. C'est tordu et ça paraît gros. On s'attend forcément à une issue toute aussi barrée.
Alors, disons que la morale est très banale et pourrait décevoir. Mais déçu, on ne l'est pas. L'issue est impossible à deviner. Nous sommes à l'image d'Oh Dae Su. Baladé, manipulé, déstabilisé, perdu et en aucun cas, on ne peut deviner la vérité. Cela serait malhonnête de prétendre le contraire. La vengeance mise au point est tellement élaborée, stylée, aboutie, impitoyable, violente, à la fois crue et subtile que nous restons bouche bée. Dans « Old Boy », elle est un plat qui se mange surgelé. Certains pointeront du doigt le fait que les situations son peu crédibles, tirées par les cheveux. Et bien, avec un tel final, un tel bluff, une telle audace, même s'il est peu probable que ce genre d'histoire puisse se produire, je suis prêt à en reprendre sans modération.
Tout cela appuyé par une musique que Morricone écouterait en boucle et des combats sur lesquels Tarantino a dû craquer tous ses slips.