Oh lala mais quelle purge...3 fois pour le regarder en entier, et j'ai dû sérieusement m'accrocher. Je connaissais la réputation du film, mais je soupçonnais depuis le départ un je ne sais quoi de racoleur, une esthétique de la violence pour la violence qui m'a toujours horripilé quand elle est rendue gratuite et "fun" par des réalisateurs qui ne gardent que l'enveloppe et balancent toute forme de réflexion permettant un certain recul sur ce qu'ils nous infligent (coucou Zack Snyder).
C'est sûr que ça en jette sur l'affiche quand ton perso principal est un type un peu psycho qui va régler ses problèmes à coups de marteau. Mais en faire une sorte de manège jubilatoire de types qui se font massacrer et arracher les dents, avec pour seule trame de fond la bonne vieille vengeance aveugle et une histoire finalement assez pauvre...ça passe pas pour moi.
Pourtant, j'ai été biberonné aux films fantastiques et d'horreur des vidéos clubs que je pillais avec mon frère dans les années 90. Un coup de marteau sur le crâne c'est une image ultra violente, celui de Massacre à la tronçonneuse et du corps convulsant de la victime reste bien gravé dans ma mémoire depuis que j'ai vu le film (trop jeune) la première fois il y a bien longtemps. On peut comme dans l'excellent et relativement récent Bone Tomahawk rendre la violence à la fois terrifiante et "entertainante" (pardon petit Larousse) ;mais ici je ne sais pas, je trouve que tout sonne creux, un trip purement esthétique façon galerie d'effets after effects. L'étalonnage bien vert n'a pas trop bien vieillit, comme beaucoup d'effets de split screen et ralentis bien roboratifs. On sent malgré tout que Park Chan Wook y a mis du cœur et de la sueur, derrière la caméra et dans la salle de montage, c'est indéniable. Par contre sur l'écriture c'est vraiment faiblard.
Bien pratique le coup de l'hypnose pour tout justifier, on est pas loin du film d'étudiant en école de cinéma avec le fameux "et à la fin le héros se réveille parceque c'était un rêve !"
Pas de bol encore pour moi : c'est un film à twist. Genre qui me laisse froid comme un évadé du goulag en pyjama. Aujourd'hui encore je me sens seul comme Roddy Pipper qui vient d'enfiler ses lunettes dans Invasion Los Angeles quand on crie au génie devant Usual suspects ou Fight Club: vraiment, c'est ce petit twist qui vous a fait vous gauffrer avec délectation les 4/5eme quelconques restants du film ?
Il y a bien le côté jeu vidéo sur lequel je me sens quelques affinités avec le réalisateur. Le fameux travelling baston du couloir qui se continue dans l'ascenseur, et le "boss de fin" en haut de sa tour de verre me rapellent aux meilleures heures de Streets of Rage et final Fight. Mais ça reste anecdotique au vu des longueurs de l'ensemble.
Hé bien voilà, pour ma première critique j'ai pondu un vrai truc de hater sur un des films les plus appréciés de la décennie ! C'est moche de vieillir, ça rend aigri.
Sinon j'adore Bong Joon Ho.