le futur joueur d'échecs

Old Boy était déjà sur papier un projet bien ambitieux. Tourné avec 3 millions (c'est 10 fois moins que looper qui est considéré comme un film au budget modeste) on doit accorder à son réalisateur qu'il a un sacré talent pour s'être démerdé.

Old Boy, c'est une réal qui en jette quand même pas mal. On a tous en tête le travelling-marteau ; mais y'a pas que ça. Il y a aussi des moins (les scènes plus calmes sont rarement au niveau du reste). Mais comment oserions-nous nous plaindre face à ce qu'on a l'habitude de voir sortir des productions aujourd'hui ?

A partir de là, on va commencer à spoiler

Old Boy c'est aussi une histoire de vengeance (comme d'ab) où un gentil veut se venger d'un méchant qui lui-même voulait se venger du gentil. C'est convenu, mais doux Jésus que ça marche. On sort quand même du shéma classique type -kill bill- pour prendre un exemple connu et reconnu. Dans Kill Bill ; le méchant veut se venger on faisant bobo à la gentille mais elle survit. Alors vengance : bobo x10 au méchant. L'escalade de violence prend fin avec la mort de l'un des deux protagonistes.

Dans old boy, on ignore l'aspect de vengeance du vilain jusq'au twist final. Bon... le twist fonctionne mais en même temps il fonctionne pas. Il fonctionne, parce que sur le coup on se dit "ah ouais ; il est amoureux de sa fille c'est glauque oulala" ce qui fait qu'on se retrouve pris dans le sentiment d'effroi que cela dégage. Puis ça marche pas parce qu'avec du recul, on se dit quand même "ouais mais bon... être enfermé 15 ans et se faire hypnotiser pour se taper sa fille... C'est un peu capilotracté quand même".

Et c'est ça que j'aime pas dans old boy. Le twist est impossible à voir venir parce qu'il est vraiment trop gros. L'hypnose est une solution de facilité alors que l'on pourrait avoir eu un meilleur résultat en s'y prenant autrement. De même que la scène de fin où on s'affranchit de toute finesse avec un héros qui se coupe la langue pour bien montrer qu'il ne parlera plus (même si ça sert à rien). Le suicide du méchant, au contraire, suit une logique tout à fait compréhensible et apporte une dimension supplémentaire à cette scène de fin.

Old boy joue avec pas mal de classiques de manière habile et en fait un bon film ; mais j'ai quand même un peu de mal à m'extasier devant ; alors que pourtant ; il mange des poulpes vivants... Comme en témoignent les personnages de Old boy, nous sommes tous des éternels insatisfaits.