Pour une première critique, quoi de mieux que de s'attaquer à un film dont l’engouement m’échappe.
Avec son pitch de départ intrigant, son réalisateur qui, à l’époque, commençait à monter grâce à ces deux réalisations précédentes, et les critiques dithyrambiques, tout était réuni pour passer deux heures de sa vie devant un film coup de poing.
Le film commence donc de façon mystérieuse et on se laisse gentiment prendre au jeu du scénario, aidé par un Choi min-sik qui incarne, comme souvent, parfaitement son personnage.
Cependant, assez rapidement des scènes font tiquer, avec cette sensation régulière que les situations « over the top » s’enchaînent un peu trop, frôlant parfois le ridicule.
Les films coréens de genre ont toujours ce côté un peu too much dans la violence, mais là, force est de constater que la ligne rouge (ou jaune) est souvent franchie. Le spectateur qui ne découvre pas le cinéma coréen par le biais de ce film risque fortement d’être déçu et certaines ficelles sont tellement grosses qu'on les voient arriver comme les annonces de remake à Hollywood.
Mais soit, il y a quand même des passages réussis qui permettent de continuer à regarder le film, ne serai-ce que pour savoir le fin mot de l'histoire.
Malheureusement, c'est bien là que le bat blesse... car le plus gros défaut du film, à mon sens, c'est sa fin.
"Tout ça pour ça" a on envie de crier aux scénaristes, car on a vraiment le sentiment de s’être fait berner tout du long avec ce dénouement qui accouche d'une souris.
A côté de la finesse du dénouement du génial « JSA » par exemple ça fait franchement pale figure. Certes le film ne se veut pas totalement dans la même veine que ce dernier, mais même un film comme « J'ai rencontré le diable », autre fleuron du cinéma coréen pas exempt de défauts, avait le mérite de « justifier » une telle violence /vengeance par une raison cohérente et ce dès le début du film.
Alors oui, Park Chan-Wook n'est pas manchot avec une caméra, loin s'en faut, mais le film souffre au final d'un scénario bancale et in fine banal.