J'ai vu la trilogie sur la vengeance de Park Chan Wook il y a déjà quelques années (Sympathy for mr vengence, Old Boy, Lady Vengence) et je n'ai qu'un qualificatif qui me vient : Artiste, cet homme est un artiste !
Je veux dire par là que sa manière de filmer est spéciale. Les images sont une sorte de tableau en mouvement. Nous ne sommes pas seulement au cinéma, mais aussi au cœur d'une galerie d'art.
Le cinéma asiatique d'auteur à l'instar de Wong Kar Wai par exemple, excelle dans ce domaine, le cinéma devient art, mais ce qui différencie Park Chan Wok des autres réalisateurs asiatiques du genre, c'est son utilisation de la violence, qui sublime ces œuvres... Les thèmes abordés et leur mise en images sont d'une violence inouïe. Il s'agit de violence, de folie meurtrière, de sexualité toujours malsaine. Tous les pires thèmes sont abordés (trafic d'organes, mort d'enfant, séquestration) la violence est omniprésente, crue, sans détour, mais magnifique.
De la crasse, de l'horreur naît la splendeur des images.
Old Boy est sans doute l'œuvre la plus accessible du réalisateur. C'est aussi un bijou de folie visuelle. Elle ne peut que faire penser à une espèce de frère maléfique du Kill Bill de Tarantino. Le réalisateur américain ne s'y est d'ailleurs pas trompé en lui décernant un prix du jury au festival de Cannes.
Ce volet est d'ailleurs résolument plus tourné « grand public » en regorgeant de repères hollywoodiens : il y a du Seven, du Fight Club et les références ne s'arrêtent pas là. C'est peut-être pour cette raison pour laquelle le film est plus facile à appréhender tant il est tourné vers l'occident.
L'histoire est étonnante, elle ne cesse de monter en intensité (je ne veux pas trop vous la spoiler). En parallèle, les images sont de plus en plus léchées au fur et à mesure que le malsain s'installe pour finir dans un feu d'artifice visuel. La pellicule se transforme en tableau, ce qui apaise la cruauté des propos. Il y a aussi quelque chose de la tragédie grecque dans ce film : l'histoire est connue, il s'agit de vengeance, la fin est donc inéluctable. La violence portée à l'écran agit comme une catharsis.
Enfin, le film est plein de leçons, on retient évidemment la maxime désormais culte "ris, tout le monde rira avec toi; pleure, tu seras le seul à pleurer." Le film regorge de poésie, de beauté, l'histoire vous captivera du début à la fin et vous laissera une marque sans doute indélébile. Je ne peut que vous le conseiller, si vous ne l'avez pas déjà vu!