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Il est bien difficile de comprendre le statut de culte d'un film, parfois. Certains, par exemple, ont un vrai problème avec le cinéma de Tarantino dans sa démesure et son incessant besoin de référencements. Old Boy, aux yeux de l'auteur de cette critique, est malheureusement à classer parmi ces productions, car la production ovationnée par une grande majorité se révèle être un film aux ambitions dévorantes mais bourré de défauts parsemant ce melting-pot culturel.
Premier problème rapidement ciblé : la propension du long-métrage a faire dans l'excès et l'humour caustique, de fait que son identité disparaît derrière une image déjà vue chez des réalisateurs occidentaux, comme Tarantino par exemple. Si l'humour noir est parfaitement approprié à ce genre de récit, il est d'usage qu'il soit utilisé avec parcimonie. Que l'on ne tombe pas dans le pastiche ridicule, la nécessité par exemple de casser l'intensité d'une scène par un cut violent qui voudrait créer un effet humoristique. Ou bien dans les clichés de jouer des scènes de torture sur de la musique classique. Pourtant Park-Chan Wook semble adorer ces effets, et continue même d'en rajouter pour rythme son récit, styliser sa mise en scène qui n'avait pourtant pas besoin de tout cela. Ce qui est d'autant plus étrange quand la fameuse scène du couloir se contente simplement de laisser parler les corps et de filmer une démesure de violence qui n'a d'égal que son manque de coordination. C'est dans cette scène qu'on trouve le meilleur d'Old Boy, et que toute la démesure et l'incompréhension du héros s'exprime, dans une sorte de désespoir hurlant à la mort. Le reste, n'a pratiquement aucune incidence. Wook ne reste qu'à la surface de son histoire, enchaînant les scènes de confrontation avec un méchant qu'il pense charismatique quand il ne fait que correspondre à 90% des tarés qui plombent les récits de ce genre ; tandis que le spectateur s'endort, affligé devant le conventionnel de l'écriture et son manque d'ambition. Quand le twist final, censé donner sens à tout cela, nous tombe dessus, il fait sombrer Old Boy dans le lot de tous ces faux films intelligents, trop orgueilleux pour admettre que le spectateur ne peut pas avoir les clés de l'intrigue avant qu'on ne les lui donne.
Devant ce mauvais mélange d'impertinence et de violence gratuite, la part philosophique supposée du récit s'étiole. Il devient interminable, essayant de nous faire oublier qu'autour de son scénario, tout s'écroule pour tomber dans la démesure ridicule, l'abus d'effets visuels vieillissants et son panel d'émotions oscillant entre le cri hystérique et la profusion de sang qui ne procure d'autre effet que le dégout.