En 2004 sort "Old Boy" de Park Chan-Wook, qui remporte un Grand Prix du Festival de Cannes. Douze ans plus tard, la réalisatrice Han Sun-Hee revient sur la fabrication du film avec ceux, techniciens, acteurs et bien sûr Park Chan-Wook lui-même, qui l'ont façonné.
Le documentaire est assez spécial. Il ne se concentre pas du tout sur les conséquences d’Old Boy dans le monde du cinéma (coréen et autres, parce qu’après tout, Old Boy a été l’instigateur de bien des films et est encore une source d’inspiration –et à mon humble doit le rester-). En effet, Old Days est plus un making of qu’un documentaire. Du coup, on peut se demander l’intérêt de le sortir en tant que ‘film’ à part entière, puisqu’il n’a pas tellement sa place au cinéma.
Néanmoins, il faut concéder à la réalisatrice que son making of est très intéressant, riche en informations et en anecdotes, et cela nous permet de découvrir des détails –dignes d’importance- ou des informations que l’on ne savait pas forcément. En plus, il nous montre que derrière le chef d’œuvre sorti, le tournage a été catastrophique vers sa fin, poussant même le producteur à l’appeler par deux fois « un Enfer ». En effet, comme le dit en rigolant un membre de l’équipe, le réalisateur d’Old Boy -Park Chan-Wook- était malheureusement connu pour le retard accru et parfois très long de ses tournages (ainsi, Old Boy est passé de 48 jours à 72 jours de tournages) –en plus de difficultés économiques en surpassant le budget-. De plus, les conditions n’étaient pas forcément au rendez-vous : entre une scène d’extérieur à Busan où une foule essaie d’apercevoir le tournage, les immenses efforts que l’on a demandé à Choi Min-sik -l’acteur principal- notamment dans la scène d’action culte d’Old Boy, qui ne devait pas être un plan séquence de base-,… jusqu’au cascadeur qui se casse les dents, aux moments de fatigue extrême après 48 heures de tournage sans interruptions,… Pourtant, l’équipe du tournage, les acteurs, et le réalisateur gardent un bon souvenir de ce tournage, grâce à la patience du réalisateur –impassible même lors de rudes épreuves- et à la joie de vivre de Choi Min-sik qui a permis à l’actrice incarnant sa fille de se sentir mieux dans son rôle et de surmonter les difficultés émises par son rôle.
Old Days est aussi le moment de comprendre comment est né le concept du film Old Boy, adapté d’un manga puis modifié par le réalisateur, entre autres, et qui n’hésitait pas à discuter du scénario avec les acteurs pour leur demander leur avis. On voit aussi les maquillages et les costumes, sous les explications pertinentes des chefs déco, etc. On en apprend plus sur les scènes cultes d’Old Boy et sur les problèmes engendrés… Le ‘documentaire’ se concentre sur la fabrication du film, et permet de se rendre compte de l’énormité du projet. Treize ans après (Old Boy est sorti en Corée en 2003), certains acteurs et autres retournent sur des lieux qui ont été important dans le film, du restaurant (et cette scène avec le poulpe…) aux scènes du passé dans l’école.
Old Days est un making of très intéressant et particulièrement émouvant, car ça fait tout de même treize ans qu’Old Boy, chef d’œuvre et pilier du cinéma coréen, est sorti. En mélangeant des interviews (qui permettent de comprendre les doutes, les joies, et les tristesses de chacun), des vidéos de l’époque du tournage et des séquences dans le ‘présent’, Old Days offre un joli portrait d’une (grande) troupe à l’origine d’un film grandiose, et bouleversant. Néanmoins, Old Days n’est pas un véritable documentaire mais ce n’est pas grave, on aime quand même.
Bon, par contre, ça serait cool de synchroniser les sous titres, histoire qu’ils ne plantent pas (nous laissant dubitatifs face à du coréen) et qu’ils ne soient pas sans arrêt en avance ou en retard…